Madagascar: Cybersécurité - Pour éviter des milliards de pertes

En Afrique, plus de 4 milliards de dollars de pertes sont enregistrés chaque année du fait des millions de cyberattaques que subit le continent. Pour Madagascar, on ne connait pas encore le coût de l'impact de ce phénomène grandissant mais il se trouverait que les entreprises victimes de cyberattaques ne cessent de croitre.

Selon les spécialistes, le manque d'investissement dans la cybersécurité et la faible résilience des infrastructures existantes expliquent la vulnérabilité des pays comme Madagascar. 66% des entreprises opérant dans la région y investissent moins de l'équivalent de 200 000 euros par an, 35% des investissements sont destinés à la sécurisation des infrastructures et seuls 5% sont alloués à la sécurité des données.

Pour éviter les pertes considérables et ancrer le développement numérique du pays sur une trajectoire sécurisée, différentes rencontres et échanges ont été organisés ces derniers mois. La plus récente d'entre elles n'est autre que les Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA 2023) organisée à Antananarivo les 19 et 20 mai derniers. Les organisateurs ont invité Youssef Ait Kaddour, Chief Cybersecurity and Privacy Officer chez Huawei Maroc, à donner des éclairages sur la situation de la cybersécurité sur le continent et les solutions existantes pour s'en préserver ou en limiter les impacts.

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« Tout doit passer par la mise en place de véritables stratégies de gouvernance de la cybersécurité et de la résilience des infrastructures existantes. Sur le plan éducatif, il est nécessaire d'instaurer un modèle de formation du capital humain aux technologies numériques.

L'objectif premier est de veiller et d'anticiper tout potentiel incident de cybersécurité », a expliqué Youssef Ait Kaddour lors de son intervention. Rappel a aussi été fait que la cybersécurité est devenue une composante essentielle de la transformation digitale. Elle est un pilier pour l'instauration de la confiance entre différentes parties prenantes au numérique.

Composante de la transformation digitale

Sur ce point de vue, il est donc impératif de prendre en compte le fait que la cybersécurité et la protection de la vie privée sont une responsabilité partagée entre les différents acteurs opérant dans le système numérique. D'où l'importance de mettre en place un cadre de dialogue débouchant sur un partenariat public-privé équilibré. Youssef Ait Kaddour est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la cybersécurité en Afrique. Et Huawei est présent sur le continent depuis plusieurs années.

En matière de cybersécurité, l'entreprise chinoise a lancé plusieurs programmes spécialisés pour relever les défis de la cybersécurité. L'un d'eux est « Seeds For The Future », un programme ayant pour objectif de former les jeunes talents aux nouvelles technologies de pointe.

L'édition 2021 au Mali a notamment permis aux étudiants d'assister à un cours d'introduction à la cybersécurité et à l'approche développée par l'entreprise dans ce domaine. Dans la région Huawei Southern Africa, plusieurs jeunes Malgaches sont bénéficiaires de ce programme.

À savoir, par ailleurs, qu'en Afrique, les activités du groupe sont exercées à travers deux entités géographiques : Huawei Northern Africa, structure qui regroupe les 28 pays au-dessus de l'équateur essentiellement francophones et Huawei Southern Africa qui comprend les autres pays du continent dont Madagascar.

D'après Youssef Ait Kaddour, ces entités sont très actives sur le segment de la cybersécurité pour accompagner les gouvernements et les entreprises, mais également pour sensibiliser et former le grand public.

Du côté des responsables publics, on reconnaît que le phénomène cause des pertes importantes. D'où, a-t-on rappelé, la décision de Madagascar d'adopter une loi sur la protection des données en 2014 et une législation plus récente relative à la cybersécurité en 2016. « Le manque de sécurisation des données et de respect de la vie privée ne favorise pas la confiance dans les services digitaux publics et privés et crée des risques pour tous les utilisateurs », a-t-on aussi indiqué.

Rappelons, enfin, que le premier séminaire dédié à la cybersécurité organisé à Madagascar s'est tenu au mois d'avril 2022. L'évènement a vu notamment l'intervention d'Eric Vautier, Chief information Security Officer du Groupe ADP et dirigeant de la Task Force Cybersécurité de l'ACI Europe, de Christian Rakotomavo de la société informatique NextHope, Ina Johannick Randriamanantena, Chief Information Security Officer chez Ravinale Airports et de Jonathan Yaonya Djie, Chief Information Security Officer du Groupe Axian.

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