Ile Maurice: Meurtre de Vedanand Issen - «Il n'aimait pas la violence», confie son employeur

Moonishwar Athal, un maçon de 48 ans habitant Petit-Raffray, a comparu devant le tribunal de Pamplemousses, hier, où une accusation provisoire de meurtre a été logée contre lui.Le suspect a été reconduit en cellule policière jusqu'au 10 juillet.Son avocat, Me Ravi Rutnah, a déposé une motion pour sa remise en liberté conditionnelle, qui a été fixée pour ce mardi.

Pour rappel, Moonoshwar Athal aurait donné de plusieurs coups de couteau à Vedanand Issen, aussi domicilié à Petit-Raffray, dans l'après-midi de dimanche, suite à un règlement de compte. Dans sa version des faits à la police, Moonishwar Athal dit avoir fait la connaissance de Vedanand Issen, 37 ans, à travers des amis communs. Les deux habitants de Petit-Raffray auraient eu un différend concernant l'achat d'un véhicule. Cette affaire n'en serait pas restée là. Ainsi, il y a quelques jours, selon Moonishwar Athal, Vedanand Issen est venu chez lui.

Une dispute aurait éclaté, et Vedanand Issen l'aurait agressé. Il l'aurait injurié, ainsi que son épouse et de sa fille mineure. Dimanche, Moonishwar Athal a croisé Vedanand Issen qui se rendait à la boutique et une nouvelle dispute a éclaté. Moonishwar Athal a expliqué aux enquêteurs que Vedanand Issen était armé d'un couteau et aurait essayé de l'agresser. Il aurait saisi le couteau pour se défendre et il aurait infligé des coups à la victime, qui est tombée. Paniqué, il dit avoir pris la fuite.L'autopsie pratiquée par le médecin légiste en chef de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué le décès de Vedanand Issen à un «shock due to stab wound at the neck».

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La famille meurtrie par ce décès

Les proches de Vedanand Issen, eux, sont dans l'incompréhension après ce drame. Le père de la victime, Deoraj, raconte que peu avant son agression, il l'a appelé pour venir le récupérer. «J'allais rendre visite à mon frère, Je suis allé au supermarché. Il m'a téléphoné et m'a demandé de venir le chercher pour aller chez chacha aussi. J'ai donné le téléphone à sa mère et il a continué à parler», confie Deoraj. Il dit que son épouse a ensuite poussé des cris. «Mo madam pé tann dir pa bat mwa, pa bat mwa, apré ene sel kout inn arét kozé» relate Deoraj. Il s'est rendu là où son fils lui avait dit qu'il se trouvait et a vu un attroupement. «J'ai vu mon fils dans une mare de sang, avec son portable à la main. Il était déjà mort», pleure Deoraj.

Arvind Halkhory, qui employait Vedanand Issen, trouve impensable que la victime ait pu provoquer le suspect ou qu'il l'ait injurié, lui et sa famille. «Il ne méritait pas cette mort. Il était très serviable et aidait lorsque les villageois avaient besoin de lui. Il n'aimait pas se bagarrer. Je pense qu'il a été victime d'un règlement de comptes malgré lui. Il a été pris pour cible. Il avait un très grand coeur. Il pouvait partager son pain avec les autres et ne se souciait pas si, lui, avait faim», relate Arvind Halkhory, qui a côtoyé Vedanand Issen pendant 14 années.

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