Cette mesure dure un mois pour la pêche artisanale et deux mois pour la pêche semi-industrielle. Le repos biologique vise à atténuer l'épuisement des ressources halieutiques. Une mesure similaire est observée au Ghana voisin, qui partage les mêmes secteurs de pêche. Reportage sur un quai de pêche de la capitale économique.
Au quai de pêche « Vridi 3 Zimbabwe », les pirogues sont amarrées les unes à côté des autres. Les pêcheurs ne travaillent pas, assure Kenneth Teby, qui préside l'association des pêcheurs ghanéens de ce site : « Toutes les pirogues sont à l'arrêt. Elles sont garées. Tout le monde est à la maison. On attend l'ouverture de la mer. »
Les pêcheurs doivent se serrer la ceinture faute de revenus ce mois-ci. Mais c'est une mesure fortement utile, car ils constatent eux-mêmes une forte diminution des ressources halieutiques ces dernières années.
« On a 1 200 piroguiers et aujourd'hui, lorsque le piroguier arrive, il peut venir avec un sceau, ce qui ne représente même pas cinq kilos, explique Yves Gnoukouri, le secrétaire général de l'Union des marins pêcheurs de Côte d'Ivoire. Avant il venait avec 15 assiettes, mais aujourd'hui, il n'y a pratiquement pas de poissons, se désole-t-il. C'est dû à la pêche chinoise qui vient draguer dans les trois noeuds et détruit la faune aquatique des eaux de la Côte d'Ivoire. Donc en instaurant le repos biologique, nous pensons que le poisson va se reproduire. »
Selon le département des ressources halieutiques, les marées sont plus longues et on constate une baisse de 30 % des prises de débarquement ces dernières années. « Nous avons prévu un comité de suivi qui va évaluer les impacts, tant sur le plan biologique que sur le plan économique, explique le colonel Alain Kodjo, conseiller technique en charge de la pêche dans ce ministère. Mais il faut attendre un an, deux ans pour mesurer les impacts réels. »
La Marine surveille l'application de cette mesure. En cas d'infraction, les pêcheurs risquent 1 à 5 ans de prison et/ou une forte amende.