Dakar — Des personnalités et des dirigeants du monde ont salué la décision du président sénégalais Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat en février 2024.
L'ancien président nigérien, qui a passé le témoin à Mohamed Bazoum après deux mandats, a déclaré dans un tweet que "le président Macky Sall vient de faire preuve d'une grande intelligence politique."
Par sa décision, "le Sénégal reste un des porte-flambeaux dont la flamme éclaire notre continent", a écrit sur Twitter Mahamadou Issouffou.
Son successeur Mohamed Bazoum a salué "l'annonce faite ce soir par le président @Macky_Sall du Sénégal" et formulé "le voeu que cette décision mûrement réfléchie apaise définitivement le climat politique dans ce pays frère".
Le président de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien, Moussa Faki Mahamat a également salué "la décision sage et salutaire de [son] frère, le président Macky Sall de ne pas se porter candidat à l'élection présidentielle de 2024."
"J'exprime mon admiration au grand homme d'Etat qu'il est d'avoir privilégié l'intérêt supérieur du Sénégal et de préserver ainsi le modèle démocratique sénégalais qui fait la fierté de l'Afrique", a-t-il tweeté.
Le président de la Guinée-Bissau a salué une "décision courageuse" d'un "grand Homme d'Etat".
"Je viens d'avoir un long entretien téléphonique avec mon grand frère le Pdt @Macky_Sall. Je salue avec fierté sa décision courageuse de grand Homme d'Etat. On peut succéder à @Macky_Sall mais il est difficile de le remplacer. Je souhaite au peuple Sénégalais de continuer sur les voies de la paix et du progrès", a twetté Umaro Sissoco Embaló.
Hors du continent, le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, s'est lui aussi réjoui de la décision du président sénégalais de ne pas présenter à une troisième candidature.
"Je salue l'annonce de Macky Sall", a-t-il écrit sur Twitter. "Vous oeuvrez pour le Sénégal et défendez une Afrique forte et respectée", a poursuivi Michel, énumérant les "défis" à relever "ensemble: l'Union africaine au G20,une transition climatique juste et la réforme du financement du développement".
Le Secrétaire général de l'ONU a exprimé "(sa) profonde estime pour le Président Macky Sall et pour (ses) qualités d'homme d'Etat (....)".
Selon Antonio Guterress, "sa décision constitue un exemple très important pour son pays et pour le reste du monde"'.
Macky Sall a été élu en 2012 pour un mandat de sept ans et réélu en 2019 pour un nouveau mandat de 5 ans.
La réduction du mandat de sept à cinq ans et sa limitation à deux est le fruit d'une révision constitutionnelle adoptée en 2016 par référendum.
Des voix s'élevaient de plus en plus dans la mouvance présidentielle pour légitimer la possibilité d'une troisième candidature de M. Sall, estimant que l'actuel mandat de 5 ans est le premier sous le régime de la Constitution votée en 2016 par référendum.
Interrogé le 31 décembre 2018, à la veille de l'élection de 2019, Macky Sall avait assuré qu'il n'entendait pas briguer un troisième mandat en cas de réélection en février, estimant qu'il fallait partir conformément à la Constitution qui limite le nombre de mandats à deux.
« C'est moi qui ai écrit la Constitution. Quand on a ramené le mandat de 7 à 5 ans, j'ai dit que le mandat est renouvelable une fois. J'y ai rajouté une clause qui stipule que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs », avait dit le chef de l'Etat qui était interrogé par la presse sénégalaise, après son message à la nation à l'occasion du nouvel an.
Pour le chef de l'Etat, la clause selon laquelle nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs a « pour but de clore le débat sur la limitation du nombre de mandats ».
» Si je suis réélu, je fais un deuxième mandat de 5 ans. Cela fera 7 plus 5 (...). Il faudra partir (...). C'est ça l'option fondamentale (...) », avait déclaré Macky Sall qui affirme ne pas comprendre ce « débat » sur le nombre de mandats « malgré toutes ces clauses », avait-il répété.
Selon l'article 27 de la Constitution du Sénégal, « la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Interrogé sur la question, le 31 décembre 2020, le chef de l'Etat avait répondu : « Ma réponse ne sera ni Oui, ni Non ». Il déclarait vouloir se concentrer sur son travail et promettait de se prononcer le moment venu.
En dépit des pressions, Macky Sall n'avait jamais publiquement fait part de ses intentions même si dans un entretien paru lundi en mars 2023 dans l'hebdomadaire français L'Express, il estimait en avoir le droit constitutionnel.
Ce lundi, 4 juillet 2023, fin du suspens : le président sénégalais a annoncé, dans un message à la nation, sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle.
"Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur la télévision publique.