Des couacs en vue d'empêcher la Ceni d'organiser les élections dans le délai constitutionnel. Après la convocation du corps électoral, Denis Kadima tente de convaincre l'opposition d'adhérer au processus électoral. Si cette opposition fait semblant de donner son accord, elle cherche en réalité à bloquer ledit processus en posant des préalables. L'opposition exige notamment de procéder à l'audit externe du fichier électoral par un cabinet réputé et indépendant en considérant que l'actuel fichier a été confectionné de façon opaque.
Les deux parties, d'un côté, la Ceni et de l'autre, l'opposition ont convenu de se retrouver dans les tout prochains jours, en attendant l'avis de la plénière. La réponse ne saurait surprendre. Il faudra s'attendre à un refus catégorique de cette assemblée plénière. Et c'est le bras de fer qui se poursuivra entre cette institution d'appui à la démocratie et l'opposition.
Remettre en cause le fichier électoral va non seulement impacter sur le délai constitutionnel, mais risque également d'ouvrir la brèche aux revendications qui iront jusqu'à reconsidérer la désignation de Kadima à la tête de cette institution électorale en République démocratique du Congo. En exigeant l'audit du fichier et la promesse de Kadima de se remettre à la plénière, chacun veut gagner le temps à sa manière. Personne n'est dupe. Le FCC de Joseph Kabila a été clairvoyant en s'empêchant de répondre à l'invitation du président du bureau de la Ceni.
Cette plateforme de l'opposition sait qu'il part perdant dès lors qu'elle a appelé ses partisans à boycotter l'opération d'identification et d'enrôlement. Elle n'a plus formellement de base électorale. Répondre à l'appel de Kadima, c'est légitimer d'une façon ou d'une autre ce bureau de la Ceni dans sa configuration actuelle. Quand l'opposition se bouscule au portillon de la Ceni pour rencontrer son président, n'est-ce pas une manière de le légitimer ?
Muzito a été reçu après le quatuor. Lisanga Bonganga avec son APETM appelle le président de la Ceni à une démarche inclusive, l'opposition étant plurielle. Il attend donc son tour. Les consultations de Kadima coïncident avec la date du 30 juin de l'indépendance de la RDC. 63 ans après, cette classe politique dégoûte le peuple congolais. Heureusement que cette génération de politiciens n'existait pas à la Table-Ronde pour négocier l'indépendance. Les Belges qui cherchaient à obtenir un report de cette date fatidique, les auraient tous corrompus en les obligeant à reconsidérer leurs positions des nationalistes.
Les pères de l'indépendance qui avaient bien conscience des espoirs de tout le peuple sur eux, étaient différents des acteurs du microcosme politique congolais d'aujourd'hui. Contre vents et marrées, ils ont manifesté leur attachement au Congo de Lumumba, contrairement à la classe politique actuelle qui ne se soucie que du tube digestif.