Communiqué à l'occasion du 63ème anniversaire de l'indépendance de la RDC
En ce 30 juin 1960 où nous célébrons le 63ème anniversaire de notre accession à l'indépendance, le rêve d'un Congo uni, fort et prospère des pères de I'indépendance a pris du plomb dans I'aile.
A l'Est du pays, en dépit de I'Etat de siège, les groupes armés prospèrent. Les massacres et les viols se multiplient. Les armées étrangères sont de retour. Aux portes de Kinshasa, on massacre, on égorge des innocents. 'appelle le M23 et tous les jeunes gens embrigadés de gré ou de force dans les groupes armés à laisser tomber les armes. La solution à leurs problèmes quelle qu'en soit la nature n'est pas dans la violence et la mort qu'ils sèment partout dans le pays.
Le dialogue dans le respect de la Constitution et des lois de notre pays demeure la seule et unique voie pour retrouver le chemin du Vivre Ensemble et l'espoir d'une vie meilleure pour tous ! La gouvernance défaillante de l'Etat et de ses ressources expose la grande majorité de la population congolaise à la faim, la misère et la détresse. Des dizaines de millions de Compatriotes souffrent du chômage.
lls sont les laissés pour compte de la croissance. Au moment où l'on abreuve les Congolais des chiffres de performances économiques, les inégalités sociales ont atteint des proportions intolérables. Elles sont la cause du désespoir, de la colère et du sentiment d'abandon général qui gagnent toutes les couches de la population.
En cette année électorale, I'abandon assumé de l'Etat de Droit et la confiscation des libertés au nom de la sécurité du pays est une régression catastrophique. Elle conduit le pays à l'impasse. Notre sécurité n'est en réalité menacée que par ceux qui ont peur des élections et qui cherchent par tous les moyens à éviter la sanction du peuple congolais.
Renouer avec I'arbitraire qui est devenu une troisième guerre imposée au peuple congolais, C'est tout simplement renoncer à l'avenir et lui tourner le dos ! C'est la raison pour laquelle, j'appelle nos dirigeants à faire preuve de raison et de sagesse. Rien ne justifie que les opposants politiques, les activistes de la société civile, les journalistes, les avocats soient tabassés, arrêtés et jetés en prison.
Salomon Kalonda, Mike Mukebayi, Franck Diongo, Jean-Marc Kabund, et tant d'autres doivent être libres. Les menaces et les insultes contre les autorités religieuses, les chefs de file de l'opposition, les défenseurs des droits de l'homme doivent cesser. Le recours à des milices politiques ne concourt pas à l'apaisement du climat politique.
Nous sommes et restons des adversaires et pas des ennemis, car il y a une vie après la politique.
A 6 mois des élections, il n'appartient pas à la CENI ni à quiconque de défaire une oeuvre collective entamée le 30 juin 1960 par les pères de l'indépendance et au nom de laquelle tant de compatriotes ont laissé leur vie.
C'est la raison pour laquelle nous exigeons la transparence dans l'organisation des prochaines élections.
Rien, ni personne ne pourra empêcher le peuple congolais d'élire librement le 20 décembre prochain ses représentants ainsi que leur Président. C'est à lui et à lui seul que revient le pouvoir de choisir librement ses dirigeants.
Face à la fraude, si nous sommes réduits à rester toute la nuit du 20 décembre pour protéger les résultats et les vrais gagnants, un Congo nouveau est possible.
Un nouvel espoir pour le Congo vaut bien une nuit !
Que vive la République Démocratique du Congo !