Afrique: Pour son livre l'holocauste au Congo - Charles Onana récipiendaire d'un prix d'honneur de la part de l'asbl Miziki Lolenge Mosusu

Le début du mois de juillet de l'année en cours a été marqué à l'Académie des Beaux-arts de Kinshasa, précisément dans sa salle d'exposition, par une conférence-débat autour du livre de l'écrivain camerounais Charles Onana, intitulé "Holocauste au Congo, l'omerta de la Communauté internationale, la France complice ?".

Freddy Mulumba, qui en a été organisateur, avait à ses côtés sur la table des orateurs : le ministre honoraire Justin Bitakwira, le Professeur Claude Nsaka et les autres.

Dans ses propos liminaires, il a fait savoir à l'auditoire l'alerte de l'écrivain camerounais à l'endroit des congolais sur la mise à mort, programmée par "l'homme blanc", de la République démocratique du Congo par la voie de la terreur en vue que soit réalisé son dessein de faire main basse sur ses minerais qu'il juge sine qua non pour l'industrie mondiale de l'armement, de la téléphonie et de la transition énergétique. Voilà ce qui justifie tous ces massacres qui ont lieu tous les jours dans la partie est de la RdC, sous couvert des envahisseurs rwandais, avec comme bilan, à l'heure actuelle : plus de 10 milliards de congolais tués et plus de 500 milles femmes congolaises violées.

Patrick Mpiana, Secrétaire Fédéral de l'Udps/Mont-Amba en charge d'études et planification, a été parmi ceux qui ont pris la parole. Pour lui, parmi les causes vivantes à la base de cette situation, il faut compter les églises, les partis politiques et les mouvements citoyens dont la plupart trouvent leurs financements auprès de ce même homme blanc qui se présente à eux sous le masque d'un bienfaiteur en exacerbant de plus en plus l'opposition entre les congolais comme sous le principe : "diviser pour mieux régner".

Regardant un peu plus loin dans la nuit du temps, Monsieur Mpiana trouve la cause lointaine sous-jacente à la situation actuelle de la République Démocratique du Congo dans la signature de l'Acte de Berlin du 26 février 1885 faisant du Congo le centre d'intérêts communs de tous les pays de l'Occident ayant pris part à la Conférence de Berlin. Donc en bref, foi sur ses révélations, il y a derrière le malheur de la RdC, une main "noire blanche".

A en croire Corneille Mulumba, le concepteur du logo de l'Udps, pour mettre fin à cette tragi-comédie conçue par l'homme blanc, il serait de bonne guerre pour la République Démocratique du Congo de se doter d'une armée à la hauteur de sa superficie, à l'exemple de la Chine qui a à l'heure actuelle un effectif militaire équivalant à 3 millions d'hommes en uniforme. "Avec seulement 150 mille militaires, c'est difficile pour la RdC de pouvoir mettre un terme à cette histoire", a-t-il souligné avant de déplorer l'inclusion des Forces armées de la République démocratique du Congo dans celles de la Communauté des Pays de l'Afrique de l'Est, qu'il a révélées être constituées à 100 % des ennemis de la RdC ou, pour le dire en bon français, des transfuges. Au regard de la carence en armes dont souffre la République démocratique du Congo, Monsieur Corneille évoque la possibilité qu'il y a pour le pays de troquer ses minerais, source des conflits, contre les armes en provenance des pays qui ne font pas partie des ennemis de la RdC.

Jean-Goubald Kalala a aussi eu voix au chapitre, en sa qualité, foi sur ses propres mots, de maçon de la pensée. Il a proposé aux congolais, qui ont étudié l'ingénierie, de songer à fournir à la RdC ses propres armes inventées sur place. Il s'est rappelé de l'époque où, à chaque approche des saisons festives, les jeunes congolais s'amusaient à fabriquer des "canons" au moyen de l'étain qu'ils soutiraient, en guise de réemploi, dans les batteries des véhicules abandonnées.

"Nous pouvons réveiller ce génie qui somnole en nous et le développer pour désormais avoir des armes made in DRC", a-t-il proposé avant de faire savoir que cela nous mettra à l'abri des préoccupations liées aux tant vantés embargos que nous impose l'homme blanc en la matière.

"Il peut nous frapper d'embargo d'armes, mais il ne réussira jamais à nous frapper d'embargo de nos matières grises", a-t-il expliqué le bien-fondé de sa proposition qu'il a réussi à résumer en un seul mot : autonomie de pensée.

Dans sa poursuite de son discours, il a fustigé dans un premier temps les musiciens congolais, dont il est un, pour leurs chansons qui ne cadrent pas avec la situation actuelle de la République démocratique du Congo et, en second lieu, ceux qui se disent hommes de Dieu et qui ne parviennent pas à prier au vrai sens du mot pour la délivrance du pays.

Même son de cloche chez Madame Nicole Kavira du Mouvement des Indignés qui, durant son intervention, n'a pas caché son indignation de voir les congolais de Kinshasa faire la sourde oreille au regard de l'holocauste qui se produit chaque jour à l'Est. "Ils préfèrent remplir le stade pour vibrer au rythme des chants et des danses qui sont hors-gamme avec la situation qui prévaut à l'Est", a-t-elle déploré, larmes aux yeux.

"La RdC est une maison à 26 chambres dont le salon se trouve à Kinshasa pendant que le signal pour son organisation vient de Kigali", une métaphore haute définition signée Justin Bitakwira qui a, dans ce même ordre d'idée, comparé la richesse de la République démocratique du Congo à un bocal de miel qui, pour être sans couvercle, est devenu la proie de toutes les mouches.

"A cause de manquer la loupe, la RdC a fait entrer les loups dans sa bergerie", a-t-il fait savoir.

Pour ce ministre honoraire en charge du développement rural, il est arrivé l'heure de faire l'autopsie d'un pays en danger".

Comme pour accorder son violon avec celui de Jean-Goubald et de Nicole Kavira, qui a aussi abondé dans le même ordre des choses, Justin Bitakwira propose que soit formée à partir d'ici une nouvelle génération de musiciens congolais qui adapteront leurs textes aux réalités du pays".

Selon le professeur Claude Nsala, ce livre de Charles Onana s'inscrit dans le cadre d'un génocide qui, si on n'y prend garde, risquera de donner lieu à un statocide, allusion faite à la mort d'un Etat.

Claude Nsala, faut-il le souligner, est auteur d'un livre qui vient de paraître sous le titre : "Les guerres à l'Est de la République démocratique du Congo : entre génocide et statocide". Son vernissage, si tout va bien, aura lieu très bientôt.

Ce débat houleux a eu pour point d'orgue l'octroi, par l'asbl "Miziki Lolenge Mosusu dont fait partie Jean-Goubald Kalala, d'un prix d'honneur à Charles Onana pour ce livre révélateur de pas mal de choses. Faisant d'une pierre deux coups, il a, dans ce même ordre, octroyé un second prix à Gilbert Balufu, pour son film qui abonde dans le même sens.

Freddy Mulumba, qui les transmettra à qui de droit, les a reçus de la main du Directeur Général de l'Académie des Beaux Arts, Henry Kalama.

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