Congo-Kinshasa: Les artistes et opérateurs culturels s'insurgent contre le FPC

Les opérateurs culturels de Lubumbashi

La problématique du financement des projets culturels dans le Haut-Katanga fait l'objet d'un plaidoyer en cours d'élaboration par les opérateurs culturels évoluant à Lubumbashi, renseigne un entrepreneur culturel de la province, au cours d'un entretien avec Paul Strong Ngeleka, Directeur Artistique de Maadini Music Festival et Président de l'Association DYNAMUZIK.

«Nous allons mener un plaidoyer auprès du ministère national de la culture, arts et patrimoines pour trouver une solution à ce problème lié à l'existence du Fonds de Promotion Culturelle (FPC) au niveau de Lubumbashi. Notre association a fait plusieurs demandes de financement auprès du FPC, mais elles ont toutes été rejetées. Nous avons constaté que cet établissement public n'a financé aucun projet au Katanga. Nous nous interrogeons donc sur l'importance et la pertinence de sa présence dans notre province », a-t-il déclaré

Et d'ajouter : « Nous espérons que le ministère de tutelle sera en mesure de nous aider à obtenir un financement local pour soutenir les projets artistiques dans notre province. Nous croyons que cela contribuera grandement au développement économique et culturel de la région. Il est inadmissible que seuls les artistes et opérateurs culturels de Kinshasa puissent bénéficier des financements de la part du FPC qui est un service du Ministère de la culture. Le Congo n'est pas que Kinshasa. Toutes les provinces de la république doivent aussi en bénéficier au même titre que la Capitale »

Par ailleurs, le Directeur Artistique de Maadini Music Festival a révélé que tous les projets artistiques dans le Haut-Katanga sont financés par des organismes internationaux, des ambassades des pays occidentaux ainsi que quelques ONG à travers des appels à candidature.

« Nous sommes reconnaissants envers ces organismes pour leur soutien à la promotion de notre culture, mais nous pensons qu'il est également important d'obtenir un financement local pour soutenir le développement culturel de notre région. Une nation qui ne valorise pas sa propre culture, n'a pas non seulement d'identité mais n'aura pas non plus des repères historiques », a-t- souligné.

Quid du FPC ?

Le Directeur artistique de Maadini Music Festival a indiqué que son Association se prépare pour une descente à Kinshasa afin de rencontrer à Kinshasa avec la Ministre de la culture portera essentiellement sur le rôle du FPC à Lubumbashi et dans le Haut-Katanga en général.

« Malheureusement, nous ne voyons pas cet établissement soutenir les projets artistiques, alors qu'elle perçoit régulièrement des fonds de toutes les sociétés installées dans la région. Il est grand temps que les choses changent et que le Ministère national de la Culture s'implique pour y remédier. Nous ne pouvons pas accepter que le Katanga, qui contribue à plus de la moitié des recettes du FPC, ne bénéficie pas des financements pour les projets artistiques locaux depuis des décennies. Nous allons proposer donc l'installation d'un système de rétrocession pour permettre aux artistes des provinces de bénéficier des financements, à l'instar de leurs collègues de Kinshasa », a précisé Paul Strong Ngeleka.

Et d'ajouter : « Nous voulons que le gouvernement, à travers son ministère de la culture, puisse nous fixer exactement sur la politique de gestion et financement des projets culturels dans notre province. La ministre doit nous dire pourquoi ce Fonds ne parvient pas à répondre à la mission qui lui a été confiée par le gouvernement. Alors qu'il reçoit chaque année un budget de l'Etat».

Créé par l'ordonnance - loi n°87-013 du 3 avril 1987 en tant que redevance, avant, le Fonds de Promotion Culturelle a été muée en établissement public par le Décret n°030/11 du 16 juin 2011. Doté de la personnalité juridique et de l'autonomie de gestion administrative et financière, le FPC a dans ses attributions, la mission d'intervenir dans le financement des activités culturelles et artistiques nationales faisant l'objet des projets. Ces activités culturelles ou artistiques pouvant donner lieu à des interventions du fonds sont notamment la littérature, la musique, le cinéma, les arts plastiques, graphiques et scéniques, la photographie, la danse et la chorégraphie, le folklore, l'édition littéraire, l'industrie musicale.

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