À la suite d'une plainte déposée par la fille de l'ex-chef rebelle ivoirien, Ibrahima Coulibaly dit "IB", assassiné en avril 2011, un juge d'instruction parisien a été désigné pour enquêter sur cet assassinat dans lequel serait impliqué l'ex-Premier ministre Guillaume Soro et son entourage.
« C'est une procédure calomnieuse et politique, opportunément initiée en mai 2020, près de neuf ans après les faits et à quelques mois de l'élection présidentielle ivoirienne. Nous contestons très vivement cette tentative de réécriture mensongère de l'Histoire », a réagi Me Robin Binsard, l'un des avocats de M. Soro.
Clara Ernst-Mollier, juriste au cabinet Ancile avocats, dirigé par Me Joseph Breham, l'un des avocats qui a déposé la plainte a dénoncé le fait que Guillaume Soro a pu trouver en France un accueil chaleureux malgré les soupçons qui pèsent sur lui dans différentes affaires.
"Espérons que, pour autant, l'instruction sur les circonstances du décès d'IB, jusqu'alors réactive et hermétique à toute considération politique, se poursuive ainsi », a déclaré la juriste.
La plainte dénonce également la mort d'Ivoiriens lors de combats entre factions rivales en juin 2004 à Bouaké et Korhogo, dont sont accusées les Forces nouvelles de Guillaume Soro, aujourd'hui âgé de 51 ans et en exil.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d'Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d'admettre sa défaite.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019.
Début mai, il a affirmé sur sa chaîne YouTube qu'aucune « raison » ne l'empêcherait d'être candidat à la prochaine présidentielle en Côte d'Ivoire, en 2025.