Burundi: Le parti d'opposition Congrès national pour la liberté en pleine crise de leadership

Agathon Rwasa, le leader historique des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL)

Au Burundi, le principal parti d'opposition toujours dans la tourmente. Un groupe constitué de dix cadres, des députés membres du bureau politique contestent depuis des mois le leadership d'Agathon Rwasa, l'opposant historique à la tête du Congrès national pour la liberté (CNL). Ils ont franchi un nouveau palier depuis hier dans l'épreuve de force qui les oppose en annonçant qu'ils l'évinçaient de la tête du parti. Sans effet, répond son numéro 2.

Les dix dissidents affirment dans leur communiqué qu'ils ont purement et simplement suspendu le leader historique du CNL, Agathon Rwasa, de ses fonctions de président et de représentant légal, avant de demander à l'actuel n°2 de ce parti, le secrétaire général Simon Bizimungu, d'en assurer l'intérim.

Sa réaction a été cinglante, « c'est une farce de mauvais goût, une tentative de putsch que je rejette de toutes mes forces », nous-t-il a déclaré hier, en se demandant en vertu de quelles prérogatives ils se sont arrogés le droit de décider en lieu et place des organes légaux du parti CNL.

Simon Bizimungu réfute également le terme de « crise au sein du parti CNL », utilisé par les médias pour décrire ce qui se passe.

Le n°2 du principal parti burundais d'opposition rappelle qu'il s'agit d'« un petit groupe isolé, sans aucun soutien populaire, et qui a été exclu officiellement du bureau politique du CNL ».

Le seul problème selon lui, c'est le soutien dont ils bénéficient auprès du ministre de l'Intérieur, Martin Niteretse, qui a décidé de suspendre depuis un mois toutes les activités du parti CNL tant qu'Agathon Rwasa ne parvient pas à un accord avec ces dissidents.

Agathon Rwasa a refusé jusqu'ici de se plier à cette injonction, en dénonçant « une ingérence intolérable du gouvernement dans les affaires internes » de son parti.

En attendant, le principal parti d'opposition est totalement paralysé, à moins d'une année des législatives au Burundi.

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