Djibouti: Des militants de l'opposition arrêtés après une «cérémonie festive» en uniforme

Djibouti City, Djibouti.

Ils sont accusés d'avoir illégalement porté des uniformes des forces de sécurité pour entonner des chansons critiquant le gouvernement et demandant l'augmentation des salaires.

Plusieurs comédiens et chanteuses ayant participé à une « cérémonie festive » organisée à l'occasion de la fête de l'indépendance par le parti d'opposition Rassemblement pour l'action, la démocratie et le développement écologique (Radde), ont été arrêtés ces derniers jours. Depuis dimanche, la police djiboutienne a procédé en tout à sept arrestations : deux comédiens et quatre chanteuses, militants du Radde, ainsi que Mahdi Moussa Darar, le secrétaire général du parti que dirige l'ancien maire de Djibouti, Abdourahman Mohamed Guelleh.

Les autorités leur reprochent, selon le porte-parole de la majorité présidentielle, Daoud Houmed, de « s'être permis d'endosser l'uniforme des forces armées et de la police en toute illégalité et d'avoir appelé les forces de sécurité à la rébellion », sous prétexte de revendications salariales. Le procureur a donc retenu contre eux les chefs d'inculpation de participation à un attroupement susceptible de troubler l'ordre public et à une manifestation non autorisée, ainsi que de port irrégulier de l'uniforme, selon lui.

Sur une vidéo tournée au siège du parti le 27 juin, à l'occasion de la fête nationale, plusieurs jeunes femmes apparaissent en effet dansant sur scène en uniforme, encadrant des chanteurs vêtus du drapeau national. Mais il s'agissait « d'une soirée de sketchs parodiques et de concerts », explique le président du RADDE, « dans le cadre d'une campagne contre la vie chère et pour l'augmentation des salaires, y compris pour les militaires ».

Abdourahman Mohamed Guelleh dénonce une incohérence : « Des artistes portant l'uniforme dans des sketchs, la télévision publique en a déjà montré souvent, s'étonne-t-il. Et ça n'a jamais été interdit. »

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