Du mardi 4 au jeudi 6 juillet 2023, se tient à Ouagadougou le 3e congrès du Réseau international des femmes avocates (RIFAV).
Objectif : réfléchir sur la contribution des avocates dans la protection des droits des femmes et identifier des pistes de solutions pour une implication effective dans la défense des femmes et des victimes de violence basée sur le genre dans le cadre du terrorisme. La cérémonie d'ouverture du congrès placé sous le thème « Violence basée sur le genre et terrorisme au Burkina Faso : quelle contribution des avocates dans la défense des droits des victimes ? » a eu lieu dans la matinée du mardi 4 juillet sous la présidence du ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, garde de Sceaux, Edasso Rodrigue Bayala.
Le Burkina Faso est confronté à des attaques terroristes avec son lot de conséquences sur les plans économique, social et humain. De ce fait, on assiste à une croissance du nombre de victimes parmi lesquelles des femmes avec des enlèvements, des viols et des meurtres. Bien souvent, ces femmes se retrouvent sans aucun accompagnement pour retrouver leur dignité bafouée et sont réduites à vivre leur mal dans l'isolement. Conscient que ces femmes ne bénéficient pas toujours de l'accompagnement nécessaire, le Réseau international des femmes avocates (RIFAV) veut prendre le taureau par les cornes en axant leurs travaux du 3e congrès sur l'apport de ses membres à l'effort de guerre dans la capitale burkinabè après le Rwanda et le Cameroun.
Durant 72 heures, les congressistes vont se pencher sur le thème « Violence basée sur le genre et terrorisme au Burkina Faso : quelle contribution des avocates dans la défense des droits des victimes ? ». Elles vont passer en revue les textes législatifs en lien avec le présent thème ; un accent particulier sera mis sur les textes relatifs à la protection des droits humains aux niveaux international, régional et national.
Egalement un sous-thème portera sur la mise en oeuvre des textes relatifs aux droits des femmes par les juridictions africaines, notamment la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, la Cour de justice de la CEDEAO et la Commission africaine des droits de l'homme.
Selon Anna Ouattara/Sory, présidente du RIFAV section Burkina Faso, le choix de ce thème témoigne la solidarité de toutes les avocates membres du Réseau envers les femmes victimes du terrorisme qui se sont vu imposer des actes de nature à bafouer leur dignité si elles n'ont pas perdu la vie. Madame Ouattara a en outre précisé qu'avant d'être des avocates, elles sont des femmes qui partagent les souffrances de toute femme victime de violation de ses droits. C'est pourquoi elles fondent l'espoir qu'à l'issue de cette assise, les avocates joueront leurs rôles dans la protection et la défense des droits des femmes victimes du terrorisme. Par ailleurs, elle a demandé au parrain, qui n'est autre que le Bâtonnier de l'Ordre des avocats du Burkina, Maître Siaka Niamba d'être leur porte-voix auprès du chef de l'Etat pour que la question de la protection des droits des femmes, victimes du terrorisme soit « notre priorité » à tous.
Quant au parrain, il a confié que le Barreau ne peut que se réjouir d'accompagner pour la réussite d'un tel évènement. Il a salué le dynamisme de ses filleuls du Burkina pour la contribution au renforcement des capacités des avocats et de les inviter à maintenir ce dynamisme pour une meilleure condition de l'avocat.
Pour Rodrigue Edasso Bayala, ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les institutions, garde des Sceaux, la tenue de ce congrès au Burkina Faso est la preuve de l'amitié et du soutien que les femmes avocates du monde apportent au peuple burkinabè dans la situation qu'il traverse en cette période de son histoire. Il a rappelé que si au début des attaques terroristes les femmes semblaient épargnées, elles sont devenues au fur et à mesure des victimes directes. Selon lui, le véritable souci des victimes n'est pas l'atteinte de leur droit mais la difficulté à obtenir sa réparation et à recouvrer le peu de dignité qui leur reste. « Sans accompagnement ni assistance, elles sont très souvent réduites au silence et condamnées à vivre le reste de leur vie avec les séquelles d'un viol, d'un enlèvement, d'une spoliation, etc. », a expliqué le ministre de la Justice.
Rappelons que le Réseau international des femmes avocates (RIFAV) est un regroupement de femmes avocates du monde créé le 14 août 2019 à Kigali au Rwanda. Son principal objectif est la défense des droits des femmes et l'égalité des chances dans l'exercice de la profession d'avocat.
Félicité Zongo