Madagascar: Hajo Andrianainarivelo - « Ma candidature dépend de la décision du parti MMM »

Près d'une année après son divorce avec le régime Rajoelina et sa dernière sortie médiatique et à moins de cinq mois du premier tour de la présidentielle, Hajo Andrianainarivelo sort de son silence.

Durant presque deux heures, hier, le président national du parti Malagasy Miara-Miainga (MMM), Hajo Andrianainarivelo, a fait le tour des dernières actualités qui ont marqué le débat politique de ces derniers temps mais surtout de son avenir politique. « L'organisation des élections est incontournable, nous sommes démocrates et nous pensons que seule l'élection nous permettra de consolider la démocratie », a-t-il soutenu avant de préciser que « sa candidature dépend de la décision de son parti ». En effet, c'est durant le congrès national qui devrait se tenir très bientôt que le parti va prendre les grandes décisions. « Le MMM a toujours participé aux différentes élections qui se sont déroulées dans le pays. En tant que politicien, on a toujours l'ambition de prendre le pouvoir », a-t-il, néanmoins, soutenu.

Infractions

Le patron du MMM reconnaît, toutefois, que ces présidentielles à venir ne se déroulent pas dans les meilleures conditions. Et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et la Haute Cour Constitutionnelle ne sont pas exemptées de tout reproche. L'ancien ministre a, une fois encore, déploré les différentes infractions perpétrées par les membres de la CENI.

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« La CENI s'est mise le doigt dans l'oeil. Au début, elle a fixé l'objectif d'inscrire 13 500 000 électeurs sur la liste électorale. Aujourd'hui nous ne dépassons pas les 10 millions alors que les chiffres avancés par l'INSTAT lors du dernier RGPH prévoyaient près de 15 000 000 de personnes en âge de voter. Un malgache sur trois n'est pas inscrit sur la liste électorale », a-t-il déploré. Hajo Andrianainarivelo reste tout de même convaincu sur la nécessité d'avoir des élections transparentes, autant sur les questions financières que sur la question organisationnelle. « Seul le respect des lois en vigueur nous assure un processus électoral sain », a-t-il ajouté.

Intérêt général

C'était également l'occasion pour l'ancien ministre de revenir sur son divorce avec la majorité. « Ce n'est pas le pouvoir qui est important quand on dirige un pays mais les résultats. Si on n'est pas efficace, on doit accepter d'être remplacé pour l'intérêt de la nation », a-t-il indiqué par rapport à la dégradation des relations entre le MMM et la majorité suite aux décisions de remplacer des responsables MMM. Faisant partie de l'International Démocrate-centriste, le MMM reste droit dans ses bottes.

« On ne fait pas de politique politicienne. Ce qui est important pour nous c'est l'intérêt général. Nous avons démissionné, on nous a encore proposé des ministères mais nous avons décidé de ne plus participer à ce gouvernement parce que nous avons été trahi », a-t-il fait noter. Et la trahison ne reste pas là. La double nationalité du président Andry Rajoelina vient couronner le tout. « Si nous, au niveau du MMM, avions su que Andry Rajoelina avait demandé la nationalité française, nous ne l'aurions pas soutenu », a-t-il continué. Malgré cela, le MMM reste une force de proposition et espère que la situation difficile dans laquelle le pays s'engouffre prenne fin.

Solutions

« La situation dans laquelle le pays se trouve demande à ce que chacun prenne ses responsabilités », a enchaîné Hajo Andrianainarivelo qui indique que tout le monde est libre de participer aux élections, à condition que les lois soient respectées. Sur la conjoncture socio-économique qui prévaut dans le pays, le MMM ne manque pas de solutions. « L'important c'est que le monopole prenne fin et qu'il n'y ait plus d'obstruction pour ceux qui veulent s'investir à Madagascar, surtout pour les Malgaches », a-t-il martelé après avoir indiqué que « c'est l'Etat même qui est à l'origine de ces obstructions ».

Son passage au ministère de l'Aménagement du territoire et des Travaux publics reste une grande expérience pour Hajo Andrianainarivelo qui a défendu son bilan. « Toutes les lois ont été respectées quand j'étais au ministère de l'Aménagement du territoire et des Travaux publics », s'est il défendu par rapport aux différentes allégations sur les dérives qui ont marqué ces départements depuis ces dernières années.

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