Dakar — Les ouvrages édités par certaines nouvelles maisons d'édition souffrent d'une absence de "renouvellement de forme romanesque et de techniques narratives", estime le journaliste et critique littéraire, Abdou Rahmane Mbengue.
"Il n'y a pas un renouvellement de forme romanesque, de techniques narratives. Le lecteur se retrouve face à du déjà-vu dans la plupart des livres produits par des jeunes éditeurs. Ce qui fait qu'au final, le livre ne se vend pas", explique-t-il dans un entretien accordé à l'APS.
Il relève l'existence d'un besoin réel dans le monde de l'écriture tout en déplorant le manque d'encadrement des jeunes qui se passionnent pour le métier.
"Au Sénégal, en lisant certains romans, on a l'impression que les gens sont restés à une conception scolaire de la littérature. Alors que la littérature et l'école de narration ont évolué, si l'on reste dans la production scolaire du roman, cela ne risque pas d'accrocher le lecteur", explique-t-il.
Il relève qu'il y a un besoin de raconter la société sénégalaise et ses moeurs. Selon lui, cela se traduit par une prolifération du roman principalement, malgré la volonté chez certains de s'adonner à la poésie.
"De façon aussi générale, il n'y a pas de statistiques sur le marché du livre au Sénégal. Cela est un peu déplorable. Les maisons d'édition ne publient pas les nombres d'exemplaires vendus", déplore-t-il.
Le critique littéraire note que ce manque de statistiques rend le marché assez flou. "On sait que d'emblée dans un pays où se vit un tel niveau d'analphabétisme, où la lecture est une activité qui se raréfie, l'édition est une entreprise financièrement assez critique", fait-il remarquer.
D'après lui, les maisons d'édition fondées par les jeunes ne bénéficient pas des fonds alloués par l'Etat aux maisons d'édition classiques lesquelles, fortes de leur expérience, accaparent cette manne financière.