Madagascar: Électricité de la Jirama - Concertation sollicitée par le RNDC pour l'adoption de solutions durables

Les problèmes d'accès à l'électricité vont au-delà des incidents ponctuels, selon le RNDC (Réseau National de la Défense des Consommateurs). Cette organisation soutient la nécessité de trouver ensemble des solutions, qui pourraient réduire les coûts de l'énergie.

La hausse des prix des carburants, la dépréciation continue de l'ariary et l'évolution du mix énergétique constituent les principales difficultés de production d'énergie électrique à Madagascar, selon les membres du RNDC. « Il faut des solutions durables et ne plus se limiter à la gestion de crises. Nous avons des potentialités en hydraulique, en énergie solaire et en énergie éolienne, à capitaliser. Des concertations doivent se faire, pour réduire une bonne fois les problèmes actuels », ont-ils déclaré aux médias. En effet, ce Réseau martèle l'importance d'apporter des solutions à très long terme, afin de permettre le développement socio-économique du pays. Parmi les causes de la défaillance de l'offre d'électricité actuelle, le RNDC a cité l'augmentation du prix des carburants. En 2018, le coût du litre de HFO était à 2 055 Ar et a grimpé à 3 594 Ar en 2022. Pour le LFO, le litre était à 3 066 Ar en 2018, contre 4 764 Ar en 2022.

Pertes astronomiques

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Selon les explications, cette évolution a conduit à une augmentation des coûts de production d'électricité de 144 milliards d'ariary à partir de 2021, et de 408 milliards d'ariary pour 2022. Il s'agit de dépenses supplémentaires qui pèsent sur la finance de la Jirama. L'évolution du taux de change est également défavorable pour la société d'État. En 2018, le taux de change moyen relatif au dollar était de 3 335 Ar. Ce taux a augmenté à 4 075 en 2022. Pour l'euro, le taux applicable pour la Jirama était de 3 933 Ar en 2018 et 4 277 Ar en 2022, suite à une dépréciation continue. Ces risques de change ont également présenté des impacts énormes sur les dépenses de la Jirama. D'après le RNDC, l'écart sur le taux de change pour les productions d'électricité d'AKSAF Power a atteint un total de près de 19,44 milliards d'ariary en 2022, par rapport à la situation de 2018. Ajouté aux productions de Symbion, GY et ENELEC, cet écart dépasse les 24,7 milliards d'ariary, sur la même période, juste pour ces quatre fournisseurs de la Jirama. Par ailleurs, compte tenu des besoins croissants, la part du thermique dans le mix énergétique a augmenté entre 2018 et 2022, avec une propension de 45,43% en début de période et de 56,03% en 2022. A noter que le ministère de l'Energie et des Hydrocarbures (MEH), ainsi que la Jirama mène actuellement de nombreux projets pour la production d'énergies renouvelables, qui pourrait renverser cette tendance du mix énergétique.

Réduction des tarifs

Pour le RNDC, la priorité devrait concerner les bénéfices des usagers. Ce réseau a évoqué les cas de détérioration d'appareils électroménagers, qui devrait être indemnisée s'il est prouvé que le dommage est causé par les variations de tension électrique de la Jirama. En outre, ses membres ont également souligné que les groupes et accessoires envoyés dans les diverses régions devraient être toujours complets, pour que ceux-ci puissent fonctionner pour produire de l'électricité. Parmi leurs revendications figurent également, l'application de tarifs uniques d'eau et d'électricité pour tous les Malgaches, qu'ils soient en zone urbaine ou en zone rurale. D'après le RNDC, une telle politique oblige les dirigeants à exclure catégoriquement l'idée d'une privatisation de la Jirama. Bref, ce réseau affirme qu'il est prêt à travailler main dans la main avec le MEH et la Jirama, pour résoudre les problèmes qui persistent actuellement dans les secteurs de l'eau et de l'électricité.

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