En République démocratique du Congo (RDC), une trentaine de personnes soupçonnés d'appartenir à des réseaux de kidnappeurs sont devant la justice mercredi 5 juillet à Kinshasa, après avoir été déférée la veille devant le parquet. La population kinoise vit dans la peur d'être victime d'enlèvements notamment dans des taxis et la police accuse des magistrats de libérer trop facilement les criminels.
Il y a parmi les personnes déférées des étudiantes, mais aussi des chauffeurs de taxi ou encore des criminels récidivistes. « Ce sont des bandes organisées, chacun a son rôle, un rôle à jouer. Ces gens se sont spécialisés dans le kidnapping, expliqueSylvano Kasongo, le chef de la police de Kinshasa. Ils passent avec leur voiture, enlèvent les clients, les dépouillent et puis les relâchent. Parfois, ils leur demandent des rançons. Ils prennent les cartes de crédits, le mot de passe de la banque et ils prennent l'argent. »
La police s'agace du fait que dans la plupart des cas, des reconnus coupables déférés devant des parquets sont souvent relâchés après paiement d'une caution. Cette fois, le chef de la police espère que la justice fera son travail :
« Il y a quelques magistrats véreux qui nous rendaient la tâche difficile. Nous arrêtons les gens, et quand ils sont libérés, ils constituent d'autres bandes. Ça rend la tâche difficile à la police. Maintenant, nous voulons rassurer la population, la situation est sous contrôle. Rien ne nous échappe, assure Sylvano Kasongo. Tous ces gens que vous voyez ici seront condamnés parce qu'il y a la partie civile, les victimes sont là. Ils vont les charger, les pièces à conviction sont là et ils ne les nient pas ! Ils sont passés aux aveux, sans torture ou quoi. Ils sont là et les faits sont là, les biens saisis sont là. »
Saisi par les hautes autorités du pays, le procureur général s'est rendu au commissariat provincial de la police : « Je suis venu m'enquérir pour savoir qui est ou qui sont ces magistrats qui se permettent de libérer ou d'accorder des libertés provisoires à ce genre de malfaiteurs. Les réponses me sont données ». Dans cette affaire, un magistrat militaire est déjà identifié et le procureur général a promis de sévir.