La manifestation de la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF), vendredi dernier devant le bureau du Premier ministre (PMO), n'aura pas été au goût du gouvernement.

Ainsi, Coomarah Chengan, le président de l'association tamoule qui avait aussi participé à cette démonstration de force devant le bâtiment du Trésor, a été poussé vers la sortie à la SBM. Il y siégeait comme membre du conseil d'administration depuis août 2020 et y était resté même après le départ de plusieurs autres membres, en décembre dernier.

Cet ancien inspecteur de police, reconverti dans l'entrepreunariat et qui a étudié le management, est aussi impliqué dans des activités charitables. Sollicité hier, Coomarah Chengan nous affirme qu'il a dû démissionner du board de la SBM car il s'est rendu compte qu'il a violé le code d'éthique de la banque en participant à la manif de vendredi. «Personne ne m'a forcé à partir.»

Mais pourquoi avoir pris part à la manifestation, lui avons-nous demandé, tout en sachant que cela allait à l'encontre de ses responsabilités à la SBM ? Réponse directe et nette de Chengan : «Je devais le faire en tant que président de l'association, pour le bien de la communauté. Je ne le regrette pas et je continuerai à revendiquer ce terrain de Réduit.»

À la SBM, c'est un autre son de cloche. «Il n'a pas démissionné. Le board lui a demandé de partir car sa participation à cette manif est mal vue par les clients et le personnel.» N'est-ce pas plutôt parce que la manif était devant le PMO, avonsnous voulu savoir. «Non», nous a-t-on tout simplement répondu. Un autre interlocuteur de la banque nous fait savoir qu'il est regrettable qu'un membre du board doive démissionner pour avoir exprimé sa liberté de pensée. «Il fallait faire comme les autres : choupchap!»