Aux Comores, le président Azali Assoumani a annoncé lundi 3 juillet la libéralisation du commerce du produit le plus consommé du pays : le riz. La fin du monopole pour l'Office national d'importation et de commercialisation du riz intervient alors que l'Onicor connaissait de nombreuses difficultés : situation financière compliquée, gestion décriée, pénuries répétées, hausse des prix, entre autres.
C'est une décision qui met fin à plusieurs décennies de monopole de l'Office national d'importation et de commercialisation du riz. Parmi les commerçants, la nouvelle de cette libéralisation est plutôt bien accueillie, malgré quelques inquiétudes. Moussa tient une échoppe à Moroni : « Il était temps ! L'Onicor a lamentablement échoué dans sa gestion de ce produit, pourtant importantissime. Maintenant, libre à chacun de se positionner. Espérons juste que les licences d'exploitation ne seront pas octroyées n'importe comment, mais dans le respect des textes. »
L'enthousiasme est plus grand dans la population. Dernièrement, le kilo de riz ordinaire se vend à un euro, voire plus chez certains commerçants. « C'est une très bonne chose, parce que ça veut dire qu'on aura plus de variétés de produits et surtout, ça veut dire que les prix vont être revus à la baisse, explique Amina, une mère de famille. Cela sera une vraie bouffée d'oxygène pour de nombreuses familles : on ne peut que se réjouir en ce temps de crise. »
L'Onicor n'a pas réagi officiellement. Mais en interne, on craint que l'Office national d'importation et de commercialisation du riz ne survive pas. Plus de 8 milliards de francs de pertes ont été enregistrées entre 2018 et 2022, même si le gouvernement a récemment conclu un accord pour la restructuration de la dette.
Pour les agents de l'Onicor, si la libéralisation était nécessaire, ils auraient préféré y être associés pour avoir le temps de se préparer à l'ouverture à la concurrence.