Ile Maurice: Affaire Chid Rughoobar - Comité disciplinaire - La BoM fait marche arrière

«This is to inform you that the Bank has decided NOT to proceed with the Disciplinary Committee.» C'est le contenu minimaliste d'une lettre adressée à Chidanand Rughoobar, l'ancien président des employés de la Banque de Maurice (BoM).

Le sort réservé au jeune habitant de Mahébourg, qui a toujours oeuvré pour le bien de tous les employés de la BoM, a soulevé une vague de mécontentement au sein de la Banque centrale, dans les milieux syndicaux et sur la toile. Le reproche formulé contre Chid Rughoobar semblait bancal et cacherait d'autres motifs : il avait soumis son Option Form pour de nouvelles conditions de travail avec quelques jours de retard.

Ce qui lui a valu un comité disciplinaire. Si la Banque centrale était représentée par un Senior Counsel en la personne de Me Rishi Pursem, l'ancien président de l'union des employés de la BoM a eu à vendre sa modeste voiture pour payer les services d'un avocat. C'était vraiment le pot de fer contre le pot de terre. Son histoire a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup de jeunes, le traitement réservé à Chid Rughoobar dans un organisme de régulation où les nominés politiques touchent des salaires mirobolants «constitue la principale raison qui pousse les jeunes à quitter le pays (...) sans pistons politiques, il n'y a pas d'avenir».

Le tant attendu comité disciplinaire, qui devait se tenir le mardi 26 juin, avait été reporté au 18 juillet quand Me Nuvin Proag, l'avocat qui a accepté d'assister Chid Rughoobar, a demandé les particulars de l'affaire afin de préparer la défense du syndicaliste avant le comité. Entre-temps, au sein de l'opinion, le cas de Chid Rughoobar circulait de plus en plus et il était clair qu'il était victime d'une persécution de la direction.

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D'ailleurs, le Bureau international du travail a été alerté sur ce cas par le président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), Narendranath Gopee. Dont l'entrée à la BoM Tower lui a été interdite. Malgré les dispositions de la loi : «In view of this outrageous and totally misconceived collective decision, I invite you to take good note of the following: (...) Mr Rughoobar is facing six (6) charges in respect of which he will have to provide his defence (...) The right of Mr Rughoobar to be assisted during a disciplinary hearing is laid down at section 64 (7) of Workers' Rights Act.»

Selon nos informations, un ministre du gouvernement influent et le gouverneur de la banque ont personnellement pris le cas de Chid Rughoobar en considération. Et ils ont donné les instructions au département des ressources humaines pour annuler tout l'exercice. Le syndicaliste Chid Rughoobar, soulagé par ce revirement de la situation, remercie tous ceux qui l'ont soutenu, mais n'a pas souhaité en dire plus.

Grogne à la FSC

Après la Banque centrale, qui a su dissiper la tension en annulant le comité disciplinaire, une situation similaire se produit à la Financial Services Commission (FSC). Le point commun, outre les Option Forms qui sont contestés, c'est que le First Deputy Governor de la Banque centrale, Mardayah Kona Yerukunondu, se trouve aussi être le Chairman de la FSC.

Dans une lettre sévère adressée au Chief Executive Officer (CEO) de la FSC, Dhanesswurnath Thakoor, le négociateur Narendranath Gopee de la FCSOU évoqué les droits bafoués des syndicalistes et des employés de la FSC.

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