Convoqué ce mercredi sur instruction du Procureur de la République à la suite des propos tenus mardi au cours d'un point de presse de « Yewwi Askan Wi », le député Birame Souleye Diop est finalement placé en position de garde à vue. Ce, au terme de son face-à-face avec les enquêteurs de la Sûreté urbaine (Su) du Commissariat central de Dakar.
Selon Me Moussa Sarr, un de ses avocats, le maire de Thiès-Nord est poursuivi pour « diffamation commise par un membre de l'Assemblée nationale contre un chef d'État étranger de nature à saper les relations diplomatiques de l'État, discrédit sur une institution de la République ».
Ce délit est prévu et puni par l'article 254 du Code pénal sénégalais relatif à l'offense au chef de l'État et la loi n°2977/87 d'août 1977 qui dispose: «L'offense commise publiquement envers les chefs d'État étrangers, les chefs de gouvernement étrangers et les ministres d'un gouvernement étranger sera punie d'une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans ».
La sortie du président du groupe parlementaire de « Yewwi Askan wi » a suscité de vives réactions, notamment du côté de la société civile.
Le Forum civil et le Forum du justiciable ont tous dénoncé vigoureusement des « propos irresponsables » et « inacceptables » de M. Diop, invitant à plus de responsabilité et surtout « au respect des fondamentaux de l'Etat de droit ».
Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, le député et responsable du parti Pastef (opposition) a admis que ses propos ont été au-delà de ses intentions, non sans présenter ses plates excuses au chef de l'Etat, Macky Sall.
« Voudrais-je présenter mes sincères excuses au Président de l'Apr Macky Sall et à toutes les personnes qui ont été offusquées par mes paroles relativement à l'empoisonnement. En conséquence, je les retire », a regretté Birame Souleye Diop.