La ville de Richard-Toll est sujette aux inondations. Entourée par des cours d'eau et parsemée de bas-fonds, la cité ouvrière sort de l'ornière avec des ouvrages réalisés, au cours de ces dernières années. D'autres ouvrages y seront construits, avec le concours de la coopération espagnole. Le coût global s'élève à 6 milliards de FCfa.
La gestion des inondations se prépare à Richard Toll. Après la remise à flot des stations de pompage, de nouveaux équipements ont été convoyés par l'Office national de l'Assainissement en mi-juin. C'est à l'entrée de la ville, en venant de Saint-Louis, que le lot a été présenté. Sur place, dans un pick-up blanc, on y retrouve des gants, des lampes frontales, des chaussures de sécurité, des tenues de pluie, des motopompes et d'autres équipements d'intervention.
La délégation passe à la déposante, puis aux grilles qui piègent les déchets solides. Le technicien détaille les procédures de traitement. « Une fois la boue récupérée, l'eau coule vers les autres bassins, de manière gravitaire », explique Mamadou Guindo, Chef de la Division de l'Onas à Richard Toll. L'eau devient de plus en plus claire au fil de la chaîne. « Après la déposante, nous avons les bassins facultatifs, les bassins de maturation, la station de pompage et le rejet vers la mer », a informé M. Guindo.
Quelques oiseaux s'envolent, au fur et à mesure que la délégation avance sur les rampes séparant les bassins, de forme rectangulaire, parallèlement alignés. « On dirait des bassins de pisciculture », commente un des visiteurs. « C'est vrai. Le cadre et la configuration font penser que nous sommes dans un milieu d'élevage de poissons pour reprendre la formule des spécialistes », rétorque un technicien.
On est bien sur un site d'épuration des eaux usées où l'on peut se promener et bien respirer. Si le traitement est poussé jusqu'à la phase tertiaire, avec une désinfection, l'eau épurée sera mise au service de l'agriculture et du maraîchage.
Près de la déposante, la boue séchée est exposée. Elles sont très prisées dans une vocation agricole. L'envers des atouts, c'est la vulnérabilité liée aux inondations. L'explosion démocratique de cette cité a poussé les habitants à investir les sites non aedificandi. « Richard Toll est ceinturée par les eaux. Avec l'urbanisation galopante, certaines populations ont habité des zones déclarées non aedificandi, ce qui ne facilite pas les choses », a laissé entendre le Directeur général de l'Onas, Mamadou Mamour Diallo.
Des investissements supplémentaires
Après le bassin de lagunage, la délégation passe devant l'artère principale grouillante où, de part et d'autre, les vendeurs de sucre, de thé et de divers produits ont ravalé la chaussée. Elle se rend à la « station escale des eaux pluviales » où le Directeur de l'Exploitation, Pèdre Sy, et les techniciens, ont exposé les équipements installés et les contraintes. De là, on est à la dernière station des eaux usées. Ici aussi, des contraintes ont été soulevées.
Les responsables ont pris leur temps pour écouter les populations et les réponses apportées par les techniciens. « Nous avons pris toutes les dispositions avec ces équipements pour réduire les inondations », a indiqué le Dg de l'Onas.
La densification du réseau est en ligne de mire pour cette ville commerciale sur la voie de l'urbanisation accélérée. L'Onas, par la voix de son Dg, restera un allié de taille, dans l'accompagnement de la modernisation de la cité ouvrière. « La ville de Richard Toll aura une dotation de 6 milliards de FCfa. D'ailleurs, trois stations de pompage seront construites pour la gestion des inondations. Les travaux seront lancés d'ici le mois de septembre », a annoncé Mamadou Mamour Diallo.
Les communes de Dagana et Podor étrenneront de nouveaux ouvrages d'assainissement, grâce aux financements du Royaume d'Espagne, de 15 milliards de Francs Cfa. Les efforts de l'État ont été bien appréciés par les bénéficiaires. Leurs impacts sont réels dans une ville parcourue par des bas-fonds occupés. « La ville de Richard Toll a des ouvrages d'assainissement qui ont permis de soulager les populations.
Nous venons d'entendre l'annonce d'autres investissements par le Président de la République, Macky Sall. Nous ne pouvons que nous en réjouir », s'est exprimé le représentant du Maire. Une réunion a été organisée à l'hôtel de ville de Richard Toll, afin de voir comment, dans une approche intégrée, chercher des solutions à la problématique de l'assainissement.
Département de Dagana
L'accès aux services d'assainissement va se renforcer
Le département de Dagana a étrenné plusieurs infrastructures d'assainissement, depuis 2012. Selon les données disponibles, le département dispose de 22 kilomètres de réseaux d'eaux usées, de 4 stations de pompage, de 950 branchements à l'égout, d'une station d'épuration (Step) de 1000 m3/jour, d'une station de boue de vidange (Stbv) de 30 m3/jour, de 50 édicules publics et de 1250 ouvrages autonomes.
Ces infrastructures, réalisées dans le cadre du Projet d'assainissement de Richard-Toll (2015) et du Projet de réhabilitation des stations d'eaux pluviales de Diaminar, Diawligne (Pdli) (2013), ont coûté 4 612 004 009 FCfa. L'accès va se renforcer, car un financement a été obtenu avec la Coopération espagnole pour les villes de Dagana et Richard-Toll.