Dakar — Le Sénégal s'apprête à quitter le cercle des pays les moins avancés (PMA), « sous réserve des observations » faites à ce sujet par le Conseil économique et social des Nations unies, a-t-on appris mercredi à Dakar de Mouhamadou Bamba Diop, son directeur chargé de la planification.
« On valide le rapport sous réserve des observations qui ont été formulées ici, qu'on reverra avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, avant de l'envoyer [...] au comité chargé de statuer sur le sort du Sénégal », a dit M. Diop à la fin d'un atelier consacré aux « perspectives de transformation structurelle » du Sénégal.
« Notre volonté, c'est de démarrer la stratégie de sortie, tout en tirant profit de notre statut de PMA », a ajouté le directeur de la planification en intervenant à l'atelier au nom de la ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr.
Le processus de sortie du Sénégal du cercle des pays les moins avancés a été lancé en août 2022, selon le ministère.
Le Sénégal a été inscrit sur la liste des pays éligibles à une sortie de la catégorie des PMA depuis février 2021 par le comité des politiques de développement du Conseil économique et social des Nations unies.
Le pays « réaffirme » sa volonté de devenir « émergent » d'ici à 2035, selon Mouhamadou Bamba Diop.
« On va basculer [...] dans une nouvelle ère pour permettre à notre pays de rayonner », a dit M. Diop en parlant de la perspective de sortie des PMA.
Le Sénégal a été admis parmi les pays les moins avancés au début des années 2000, sur la base d'un certain nombre de critères, dont un produit national brut (PNB) par habitant inférieur à 900 dollars US, l'espérance de vie et le niveau d'alphabétisation.
Le PNB par habitant du pays était d'environ 500 dollars à l'époque, le taux de scolarisation était parmi les plus mauvais d'Afrique, l'espérance de vie à la naissance était de 51 ans pour les hommes et de 54 pour les femmes.
Selon un document consulté par l'APS, 46 pays constituaient la liste des PMA en 2022, un groupe que le Botswana, le Cap-Vert, les Maldives, les Samoa, la Guinée Équatoriale et Vanuatu ont déjà quitté.
Habiba Ben Barka, la cheffe de la section Afrique de la CNUCED, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, a promis d'aider le ministère de l'Économie, du Plan et de la Coopération à élaborer le rapport à présenter au Conseil économique et social des Nations unies pour la sortie de cette catégorie.
Ce travail portera sur « les programmes à mettre en place pour aller vers cette transition et même au-delà », a-t-elle dit lors de l'atelier.
« Une fois qu'on aura une dernière version du rapport, on l'enverra à New York pour la décision finale », a expliqué Mme Ben Barka, ajoutant qu'il reviendra au comité des politiques de développement du Conseil économique et social des Nations unies de dire « si le Sénégal est prêt à quitter la catégorie des PMA maintenant ou si on doit continuer à travailler pour aller vers cette transition ».
Le pays doit surtout « éviter le risque de retomber dans cette catégorie », une fois qu'il la quitte, a prévenu Habiba Ben Barka, avant de saluer les « bonnes interventions » des acteurs concernés lors de l'atelier.