Madagascar: Faits d'hiver

Le pays s'est engagé à organiser les meilleurs Jeux des îles de toutes les éditions. L'ambition est louable et la Grande île devrait logiquement faire beaucoup mieux que les autres îles. Mais à l'allure où vont les choses le pari risque d'être difficile à gagner. Les projets annoncés ont été abandonnés à l'image du fly over à Anosizato, village des Jeux à Imerintsiatosika, des Jeux décentralisés, vingt trois disciplines à disputer... Au fur et à mesure que l'échéance approche, les projets ont été dépouillés petit à petit de leur contenu et il ne reste plus grand chose.

À 48 jours des jeux tout reste au stade des intentions et des effets d'annonce. Il ne suffit pas d'entamer une guerre de communication contre ceux qui osent relater les faits et s'inquiètent de l'affront qui attend dans un mois et demi. Le conseil des ministres a donné le feu vert hier au Coji pour des dispositions spéciales dans la passation de marchés pour réhabiliter les sites de compétition. Reste à espérer qu'il y aura des entrepreneurs téméraires pour terminer les travaux en un mois ou moins. Il faut dire que côté infrastructures tout reste à faire ou presque. Dire qu'on est prêt pour avoir organisé les Jeux des îles en 1990 et 2007 et les Jeux de la francophonie en 1997 relève de l'infatuation.

C'est la première fois que les Jeux sont organisés par un Coji invisible dont on ignore tout, le siège et les membres et qui ne répond jamais aux sollicitations de la presse. On ne peut pas faire meilleure communication pour organiser des jeux inoubliables. Les Jeux c'est toute une organisation compliquée où l'accréditation et l'engagement nominatif des athlètes ne sont pas les plus importants. Faute de communication on ignore ce qui en est du transport, du programme de compétition, de l'exploitation commerciale du logo et de la mascotte. On ignore également tout de la cérémonie d'ouverture et de clôture. Aucun appel à manifestations d'intérêt n'a été émis jusqu'à présent sauf erreur.

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Pour le moment rien ne laisse présager que les Jeux auront lieu dans un mois et demi à Antananarivo. Outre la saleté avec des guirlandes d'ordures un peu partout, il n'y a la moindre oriflamme, la moindre affiche, le moindre flyer pour indiquer la tenue de l'événement et mobiliser la population. Les rues devraient déjà être décorées aux couleurs des Jeux. C'est le calme plat mais on finit par s'y faire quand depuis l'attribution de l'organisation on n'a pas daigné se préparer, ce n'est pas à 48 jours qu'on peut tenir un miracle. On va tout faire dans la précipitation et à la hâte comme il est de tradition.

La mairie de la capitale doit être impliqué dans l'organisation. C'est une occasion pour valoriser ses sites historiques dont le Rovan'i Madagasikara. Pour le moment aucune promotion dans ce sens n'a été avancée ni d'ailleurs pour d'autres animations susceptibles d'intéresser les visiteurs.

Quoiqu'on dise les Jeux sont mal partis et sauf un sursaut d'orgueil prodigieux, on risque de rater le pari.

Trêve de grands mots et de beaux discours pour éviter le plus grand fait d'hiver de l'année et d'être un géant au pied des îles.

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