Madagascar: Huissiers de Justice - Menace de grève mise en exécution

Le département de la justice, dans la capitale de la région Boeny, est en ébullition suite à la détention d'un huissier de justice. En effet, face à ce qu'ils considèrent comme une « injustice », les huissiers de Justice ont décidé de ne pas assurer leur fonction hier.

Les bureaux des huissiers de justice à travers l'Île ont été fermés durant la journée d'hier. En effet, suite au placement en détention d'un huissier de justice à Mahajanga, alors qu'il n'aurait fait que son travail en exécutant une décision de justice, la Chambre nationale des huissiers de justice et Commissaires priseurs de Madagascar ont pris, d'un commun accord, cette décision. La grande famille des huissiers de justice et Clercs reste très alarmée sur la situation du maître Kanto Rakotonantoandro et s'inquiète sur leur sécurité dans l'exercice de leur fonction. Aucun huissier de justice ni Clerc n'ont ainsi assuré leur fonction, hier, comme ils l'ont indiqué depuis quelques jours.

En tout cas, la solidarité a tout de suite gagné les rangs de la Chambre nationale des huissiers de justice et des commissaires priseurs de Madagascar. Ils ont réclamé le respect des textes en vigueur, notamment de la Loi portant Statut des Huissiers de Justice et Commissaires Priseurs de Madagascar. Ce texte dispose dans son article 30 que « toute plainte directe déposée à l'encontre d'un huissier de Justice ou commissaire priseur dans l'exercice ou en dehors de ses fonctions doit être préalablement communiquée auprès du procureur général territorialement compétent. Le Bureau doit être également informé de toute poursuite pénale à l'égard de ses pairs pour pouvoir émettre son avis aux autorités judiciaires compétentes dans un délai d'un mois« .

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Menaces

Quoi qu'il en soit, cette situation est loin d'être un cas isolé. Faut-il rappeler que pas plus tard qu'au mois de février de l'année dernière, des affaires du même acabit ont poussé le syndicat des huissiers et des commissaires priseurs à passer à une grève illimitée. En effet, les membres de ce syndicat réclamaient surtout la levée de la main mise d'autorités sur des affaires de justice. « Certaines personnes au pouvoir, ou connaissant des personnalités étatiques, ne respectent pas les décisions du tribunal dont les huissiers sont les exécuteurs. Ces individus, nombreux sont-ils, ne nous laissent pas assurer pleinement nos attributions. Certains d'entre nous ont même reçu des menaces », ont même avancé leurs représentants qui ont également déploré d'autres situations inquiétantes dans lesquelles se trouvent leurs collègues.

« Des huissiers en assurant l'exécution d'une décision d'un tribunal, sont poursuivis par les forces de l'ordre, et font même l'objet d'avis de recherche et d'arrestation », ont-ils soutenu dans la foulée de cette grève. Et de continuer : « la grève continuera jusqu'à ce que nous aurons l'assurance que nous pouvons oeuvrer et assurer nos attributions en toute quiétude ». Peu importe, avec cette affaire du maître Kanto Rakotonantoandro, la Chambre nationale des huissiers de justice et commissaires priseurs de Madagascar attendent la réaction du syndicat.

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