Madagascar: CNAPS - La DG par intérim en liberté provisoire

Joslina Tsaboto, directrice générale par intérim de la CNAPS, est rentrée chez elle, hier. Elle a bénéficié d'une mise en liberté provisoire.

L'information a fuité en fin de soirée, hier. Elle est confirmée par des sources auprès de l'administration pénitentiaire. Joslina Tsaboto, directrice générale par intérim de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS), "est libre". La patronne par intérim de la CNAPS est rentrée chez elle, hier. Selon les sources, "elle a bénéficié d'une mise en liberté provisoire".

De prime abord, le Pôle anti-corruption d'Antananarivo (PAC), a changé d'avis sur cette affaire. Après une audition marathon qui a démarré jeudi dernier, Joslina Tsaboto a, en effet, été placée en détention préventive à la maison d'arrêt d'Antanimora, et y a été conduite, le vendredi 30 juin, à 2 heures du matin. "Détournement de deniers publics, favoritisme et abus de fonction", seraient les chefs d'inculpation retenus contre la directrice générale par intérim de la CNAPS.

Des motifs graves qui, suivant la politique pénale appliquée dans la lutte contre la corruption et les délits financiers, demandent une sévérité de la part de la Justice, à savoir les PAC. En raison de l'absence d'explication, ni d'un minimum de partage d'information de la part des responsables concernés, pourtant, les tenants et aboutissants de cette affaire restent une énigme.

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L'existence d'une poursuite judiciaire contre Joslina Tsaboto n'a été connue qu' une fois l'accusée placée sous les verrous à Antanimora. Après Raoul Rabekoto et Mamy Rakotondrainibe, c'est donc la troisième fois, qu'un patron de la CNAPS est embourbé par une affaire judiciaire ces quatre dernières années.

Pressions

Seulement, pour les deux anciens directeurs généraux, les enquêteurs et le parquet de second degré du PAC d'Antananarivo n'ont pas été avares en explications et en partage d'informations. Ce qui a, probablement, aidé à atténuer les suspicions de représailles ou d'actes arbitraires chez l'opinion publique. Rien de tel sur l'affaire happant Joslina Tsaboto, cependant. La dame avec ses quelque trente années de carrière, jouit pourtant d'une bonne réputation chez ses collègues de la CNAPS et sa communauté.

En a résulté une forte levée de bouclier de la part de l'intersyndical des salariés de la CNAPS, soutenu par la solidarité syndicale de Madagascar, depuis lundi. La paralysie de la Caisse de prévoyance sociale est brandie en échange de sa libération. L'association des natifs de la province de Fianarantsoa (FIZAFAFI), et celle des natifs du Grand Sud-Est, hier, ont aussi donné de la voix pour réclamer la libération de Joslina Tsaboto.

Des propos "tribalistes", ont même été tenus, pour mettre la pression sur les décideurs étatiques et la Justice. La mise en liberté provisoire de la Joslina Tsaboto pourrait découler d'une instruction de "la hiérarchie". Son avocat aurait également pu effectuer une nouvelle demande à cet effet et la Chambre de détention préventive a acté sa libération à titre provisoire.

Quoi qu'il en soit, aux yeux des personnes lambda, l'État et la Justice ont cédé aux pressions pour la libération de la directrice par intérim de la CNAPS. Le risque que cette affaire soit sans suite est à craindre. Un nouvel épisode qui met en lumière la fébrilité du système judiciaire et du système de lutte contre la corruption et les délits connexes.

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