L'autorité morale du Nouvel Élan, Adolphe Muzito, était, hier lundi 3 juillet, l'hôte du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) au Fleuve Congo Hôtel. Il a profité de cette opportunité pour lui soumettre son plan de sortie de crise du processus électoral. Il s'est dit notamment préoccupé par la composition de la CENI, le financement des élections et la non organisation de l'opération d'enrôlement des électeurs dans trois territoires du pays à savoir, Rutshuru, Masisi (Nord-Kivu) et Kwamouth (Mai-Ndombe).
D'emblée, ce candidat déclaré à la présidentielle sous la bannière du Nouvel Elan reste très peu confiant quant à la capacité de la Centrale électorale à organiser les élections dans le respect du délai constitutionnel. Et de préciser : « Personnellement, je ne crois pas au respect du délai constitutionnel à cause des problèmes de financement » avant de suggérer au gouvernement de financer au moyen de l'enveloppe qui doit provenir du Fonds monétaire international (FMI) pour parvenir à la fin du processus dans le délai constitutionnel.
Pour rappel, Ces institutions de Bretton Woods ont validé, fin juin, le déboursement de 203 millions de dollars à destination de Kinshasa dans le cadre du plan d'aide lancé en juillet 2021. «Nous pensons que cet argent peut être mis à la disposition de la Ceni pour parachever les opérations », a-t-il renchéri.
Pour ce faire, il a appelé le gouvernement central à doter des moyens financiers à la CENI pour une tenue des élections dans le délai. Et d'expliquer : «Nous lui avons demandé si d'ici la fin du processus, il pourra mobiliser les 500 millions de dollars pour parachever le processus, il a dit qu'il est en contact avec le gouvernement et que dans des jours qui viennent, ils pourront obtenir un décaissement de 100 millions de dollars et que par conséquent ils peuvent avancer avec le processus jusqu'à ce que le reste de décaissement soit fait. Nous pensons que cette façon de faire n'est pas crédible».
Et de poursuivre : «J'ai l'impression que le gouvernement, face aux 500 millions $ dont il vient de bénéficier des institutions de Bretton Woods, pourra probablement consacrer la moitié aux questions sécuritaires, et ce n'est que l'autre moitié qui pourrait être mise à la disposition de la CENI ».
Par ailleurs, cet ancien Premier ministre a évoqué l'enrôlement des populations de Masisi, Rutshuru et Kwamouth en ces termes : "Nous voulons que l'enrôlement se fasse dans les trois territoires concernés. Je crois que l'Eglise catholique peut nous y aider parce que même dans les parties contrôlées par les rebelles, les institutions de l'Eglise pourront nous permettre d'assurer la surveillance de l'enrôlement pour que les élections se fassent".
Et d'ajouter: «« Mon parti et moi ne sommes pas disposés à aller aux élections avec l'option de la balkanisation du pays. Nous espérons que la Ceni va le faire. Nous voulons que l'enrôlement se fasse dans ces 3 territoires concernés». Néanmoins, a-t-il avoué, Denis Kadima nous a rassuré, que dès que la situation retourne au calme, les électeurs de ces trois coins seront enrôlés.
Du calendrier électoral
Le leader du Nouvel Elan émet des doutes quant au respect du calendrier électoral qui pourrait traîner à un glissement. En outre, il espère que la Ceni va enfin être composée de toutes les parties prenantes au processus. « Nous pensons que pour la suite du processus et c'est ce que nous avons dit au président de la Ceni, nous voulons que puissent intégrées les parties qui ont été exclues à savoir : le Nouvel Elan et ECIDé dans le cadre de LAMUKA », a-t-il déclaré.
Le dimanche 25 juin dernier, le président de la Ceni avait évoqué des risques sécuritaires et financiers pouvant empêcher la tenue des élections dans le délai constitutionnel.