Congo-Brazzaville: Lac Télé - Lancement du Projet de conservation intégrée des écosystèmes des tourbières

Le gouvernement a lancé officiellement, le 5 juillet, à Brazzaville, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), le projet Gestion intégrée à base communautaire des écosystèmes des tourbières et promotion de l'écotourisme dans le paysage du lac Télé, en République du Congo.

Financé à hauteur de 57,2 millions de dollars américains par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) avec un cofinancement de 387,3 millions de dollars américains, le projet vise, entre autres, à améliorer la gestion durable des tourbières dans le paysage du lac Télé, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre; protéger la diversité biologique et améliorer le niveau local.

Il comprend cinq composantes dont la première est relative au soutien de l'élaboration et la mise en oeuvre de l'aménagement du territoire pour les aires protégées du paysage du lac Télé et le paysage environnant en mettant l'accent sur la participation communautaire. Les autres composantes concernent la gestion communautaire des ressources naturelles ; la diversification des sources de revenus des communautés, à l'instar de la promotion de l'écotourisme et du cacao certifié ; l'implication du secteur privé dans la conservation ; la communication, gestion des connaissances et suivi et évaluation du projet.

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Le représentant du PNUE, André Toham, a rappelé que la contribution du FEM ne va pas résoudre tous les problèmes environnementaux auxquels est confrontée la République du Congo. Mais, il espère que cette contribution pourra servir de levier afin de générer des financements supplémentaires pour le Congo et les autres pays de la sous-région. Selon lui, le choix du paysage du lac Télé, qui couvre une superficie estimée à environ 45,688 Km2, n'est pas anodin d'autant plus qu'environ 90 000 personnes vivent dans cet espace.

« La majorité de ces communautés dépend fortement des ressources forestières pour leurs revenus et leur subsistance... Les tourbières de la Cuvette centrale du bassin central du Congo ont été cartographiées, plaçant la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC) aux troisième et deuxième rangs des pays les plus importants au monde pour les stocks de carbone dans les tourbières tropicales », a-t-il rappelé, précisant que les tourbières sont actuellement des puits à CO2 qu'il faut gérer de façon durable, car elles constituent des bombes à retardement climatiques.

Des partenaires appelés à mobiliser les fonds nécessaires

Le PNUE s'est, par ailleurs, réjoui de la volonté politique manifestée au plus haut niveau de la République du Congo. Selon son représentant, les tourbières sont un écosystème important non seulement pour le Congo et la RDC, mais également pour la planète entière. Le programme de conservation des tourbières concerne six pays, notamment le Congo, la RDC, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale et la Centrafrique. Au Congo, l'ensemble des actions sera mis en oeuvre par l'agence d'exécution qui est le ministère en charge des questions d'environnement avec l'appui des partenaires techniques comme le Programme des Nations unies pour le développement, WCS, WWF, les organisations de la société civile et le secteur privé.

Lançant le projet, la ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a rappelé que l'engagement de la République du Congo dans la conservation et la gestion durable des tourbières correspond aux Objectifs de développement durable à l'horizon 2030. Selon elle, les tourbières du bassin du Congo, encore appelées tourbières de la Cuvette centrale, ont été découvertes en 2017 par les chercheurs de l'Université Marien-Ngouabi et ceux de l'Université de Leeds, au Royaume- Uni.

« Les résultats de cette découverte ont été estimés à 30 giga tonnes de carbone stocké. Ces tourbières constituent le plus grand système de tourbières continu actuellement connu sous les tropiques, ce qui permet à la République du Congo d'apporter une précieuse contribution à la lutte contre les changements climatiques, tant dans les domaines de l'atténuation que de l'adaptation », a-t-elle rappelé.

Insistant sur les bénéfices induits par une gestion responsable des tourbières, Arlette Soudan-Nonault a invité les partenaires financiers afin de mobiliser les financements nécessaires permettant au Congo de mettre en oeuvre les projets relatifs à la gestion durable des tourbières. « Il sied de relever que la mauvaise gestion des tourbières entraînera les pertes de la biodiversité, la dégradation de l'écosystème fragile, les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère », a-t-elle précisé.

Notons que l'atelier de lancement du Projet conservation intégrée des écosystèmes des tourbières et promotion de l'écotourisme dans le paysage du lac Télé en République du Congo a été couplé à la première session de son comité de pilotage.

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