Il n'avait pas répondu à la moindre interview depuis qu'il se trouve bloqué chez lui par les forces de l'ordre à la fin du mois de mai, l'opposant sénégalais Ousmane Sonko s'est exprimé ce jeudi 6 juillet au micro de France 24. Il réagit au discours que Macky Sall a tenu lundi soir et dans lequel le chef de l'État a annoncé qu'il ne serait pas candidat à un troisième mandat en février 2024.
« Beaucoup de gens ont félicité le président sortant pour avoir respecté simplement la Constitution de ce pays. C'est triste pour l'Afrique », a déclaré Ousmane Sonko. « Et certains ont même parlé de l'« exception sénégalaise » là où la Mauritanie, le Cap-Vert, le Ghana, le Niger, le Nigeria récemment et beaucoup d'autres pays africains ont tendance à donner l'exemple avec des alternances démocratiques où les présidents sortants ne se représentent pas et respectent leurs Constitutions », ajoute l'opposant sénégalais.
Pour Ousmane Sonko, « il n'y a rien d'exceptionnel ». « Le retard observé à faire cette annonce a occasionné énormément de dégâts pour le Sénégal. Si le président de la République avait dès le début clairement signifié, comme il l'a dit lorsqu'il voulait briguer un second mandat, que c'était son dernier et qu'il n'avait pas le droit de briguer un autre mandat, on n'en serait pas là où on en est », souligne l'opposant.
« En réalité, le président Macky Sall n'a pas abdiqué parce qu'il serait un démocrate, il a abdiqué parce qu'il a eu la pression de son peuple d'abord, mais il a reculé parce qu'il a eu la pression internationale également », déclare Ousmane Sonko.