Le Président sénégalais a annoncé, hier, qu'il ne sera pas candidat à sa succession au prochain scrutin présidentiel.
Son discours a surpris. Tant dans son camp que dans l'opposition. Même les analystes et observateurs de la politique sénégalaise ont été pris de court. Macky Sall, qu'on présentait vouloir briguer un troisième mandat, a annoncé, hier, son retrait de la course à la présidentielle. Le Président sénégalais a ainsi mis fin au suspense.
Si son choix a le mérite de baisser la tension sociale, il rabat les cartes.
Jusqu'à hier, le Président sénégalais entretenait sciemment le flou sur sa candidature, laissant les Sénégalais spéculer dans l'attente de cette décision qui pourrait décrisper le climat politique. Ce qui faisait le jeu de l'opposition qui n'avait pour tout discours que l'appel à s'opposer à un troisième mandat. Dans ce jeu, celui qui a tiré meilleur profit est Ousmane Sonko. Qui dimanche encore appelait les Sénégalais à descendre dans les rues pour barrer la route à un troisième mandat.
Élu en 2012 et réélu en 2019, après avoir pris la tête du mouvement contre le troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, Macky Sall a été violemment critiqué lorsqu'il entretenait le suspense sur une éventuelle candidature en 2024. Et le climat était devenu explosif. Au point que la condamnation de son supposé principal adversaire, Ousmane Sonko, dans une affaire de moeurs, a suscité des émeutes.
Dans son discours d'hier, Macky Sall a aussi promis la fermeté contre toute tentative de trouble de la paix et la poursuite de tous les auteurs impliqués dans les récents troubles. Ce qui ne semble pas sonner la recréation dans les oreilles de son opposition radicale.