La coalition d'associations dénommée "Justice pour les victimes mutilées et décédées de Continental de transport et de distribution (COTRADIS) » a organisé, le jeudi 6 juillet 2023 à Ouagadougou, un sit-in devant l'ambassade du Maroc au Burkina Faso pour, ont-ils dit, interpeler le Roi du Maroc sur l'injustice « flagrante et méprisante » dans cette affaire.
En l'absence d'avancée dans l'affaire Cotradis contre Fenie Brossette, et particulièrement depuis le sit-in du 8 juin dernier, la coalition dénommée «Justice pour les victimes mutilées et décédées de Continental de transport et de distribution (COTRADIS) », a de nouveau donné de la voix devant l'ambassade marocaine au Burkina Faso ce jeudi 6 juillet 2023.
Selon le Président du mois de la coalition, Aristide Somdakouma, il s'agit d'attirer l'attention des autorités marocaines sur leur situation préjudiciable et faire pression afin que justice soit rendue et que les mesures de réparation soient prises en faveur de COTRADIS, ses employés et les familles touchées par les accidents tragiques.
Ils en appellent à l'application de la décision de justice condamnant l'entreprise marocaine Fenie Brossette à payer à la société burkinabè COTRADIS, une amende de 2 100 000 000 FCFA.
Leur message véhiculé notamment sur les pancartes brandis par les manifestants à l'intention du Roi du Maroc était que « Une vie marocaine égale une vie burkinabè » ; « Un justiciable marocain égal un justiciable burkinabè » ; « Oui pour la saisie-vente d'un avion de la Royal Air Maroc pour indemniser les victimes »...
Le conflit entre les deux sociétés burkinabè et marocaine est parti d'un contrat mal exécuté. En effet, spécialisée dans le transport des minerais et désirant élargir son parc automobile dans la perspective de nouveaux engagements contractuels, COTRADIS a fait une commande pour la fourniture de 20 nouveaux camions de marque Iveco à hauteur de 1 100 000 000 FCFA à la filiale marocaine du constructeur marocain Fenie Brossette.
Après six mois d'utilisation, plusieurs camions ont enregistré des accidents dont des cas mortels, et les enquêtes ont révélé que la société marocaine a fourni des engins ne répondant pas aux normes de la commande, ce qui a été reconnu tout au long de la procédure judiciaire sanctionnée par une décision définitive des tribunaux ivoiriens.
Malgré cette victoire au plan judiciaire, Fenie Brossette ne s'est pas encore exécutée, en dépit des différents recours devant les juridictions ivoiriennes puis marocaines, au grand préjudice de l'entreprise burkinabè, désormais confrontée à des difficultés économiques.