Ile Maurice: Plus de 8.8 millions de visites dans nos hopitaux en 2022

Médecin

Un surplus de travail qui conduit au burn-out. Dans le secteur hospitalier, ces paroles sont souvent prononcées par le personnel soignant. Pour cause, rien qu'en 2022, les hôpitaux régionaux ont accueilli 8 829 966 patients au courant de l'année, soit une moyenne de 24 192 quotidiennement.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2021, 8 257 887 patients ont fréquenté les hôpitaux régionaux, soit environ 22 624 par jour. Ces données ont augmenté au cours de l'année dernière. En 2019, la barre des 9 millions de visites aux hôpitaux a été enregistrée, soit 9 431 693 patients. Face à cet assaut, il faut que le personnel puisse suivre le mouvement.

Et à ce jour, l'on y arrive certes, mais avec un peu de difficulté. Ram Nawzadick, président de la Nursing Association, apprécie les efforts faits par le ministère de la Santé pour le recrutement des jeunes qualifiés de Polytechnics Mauritius et le retour des retraités. « Les trainees nurses suivent les cours du National Diploma in National Nursing. Ce sont les mêmes cours dispensés au sein du School of Nursing du ministère de la santé.Soixante-dix ont été qualifiés et le ministère les a recrutés.»

Entre-temps, quelque 150 jeunes veulent se lancer dans ce secteur et entament les cours. Mais ils ne seront prêts que dans trois ans. Pour pallier le manque de personnel, 50 nursing officers et 65 retraités ont été engagés. « On a recruté ceux âgés de 60 ans à 70 ans. Ils occupent un poste qui demande moins de concentration. En les mettant à certains postes, l'on arrive à récupérer les jeunes pour travailler dans d'autres secteurs.» Depuis leur venue, cela semble aller leur mieux. «Ils savent travailler en équipe et aident beaucoup.»

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Le président de la Nursing Association s'inquiète néanmoins pour la suite. Surtout avec les constructions des nouveaux hôpitaux. « Le service s'étend très vite. Nous avons aussi davantage de spécialistes étrangers qui viennent à Maurice pour y effectuer des opérations. Raison pour laquelle nous devons avoir le meilleur service possible.»

A ce jour, 4 500 infirmiers travaillent au sein des cinq hôpitaux régionaux. Mais l'idéal serait le recrutement de 300 autres infirmiers pour assurer un service impeccable. Or, les jeunes ne semblent pas trop s'intéresser à ce secteur. «Les conditions n'étaient pas attrayantes. Au sein de l'association, nous avons beaucoup oeuvré pour les attirer.»

Pour pallier le manque d'effectif, actuellement, les infirmiers travaillent lors de leur «off». Cela leur permet aussi de joindre les deux bouts. «Le ministère n'est pas trop d'accord avec ce système car il préfère avoir un employé frais et disponible. Mais pour le moment, nous arrivons à faire oublier le manque de personnel.»

Toutefois, Amarjeet Seetohul, président de la Ministry of Health Employees Union, émet quelques doutes sur le recrutement des retraités. «Il faut que les personnes recrutées soient physiquement capables de travailler sous pression. Comme elles sont déjà à la retraite, quelle sera leur productivité ? Le secteur de la santé, est loin d'être comme celui de l'éducation.»

Il revient avec sa suggestion de former les aides-soignants à devenir infirmiers. «Je me bats pour cela. J'ai déjà déposé les dossiers au Pay Research Bureau.» Il est aussi revenu sur les dires du ministre de la Santé au Parlement, mardi. Kailesh Jagutpal était interrogé par le député Farhad Aumeer sur les conditions des employés et l'éventuel burn-out qui pourrait avoir mené au décès d'une aide-soignante de l'hôpital de Moka.

Le ministre a déclaré qu'il n'y a pas de plainte déposée et « qu'il n'est pas approprié d'attribuer le décès à un burn-out.» Ce à quoi Amarjeet Seetohul répond qu'il a personnellement fait une demande pour avoir une rencontre avec le ministre pour évoquer ce sujet. «On a besoin qu'une enquête indépendante soit faite. Il y a des témoins qui sont prêts à témoigner. On veut que tout soit fait dans la transparence.»

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