NDjamena accueille depuis le mercredi 5 juillet, le quatrième Forum des gouverneurs des quatre pays riverains du bassin du lac Tchad, à savoir le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Des assises placées sous le thème « opportunités de consolidation et de progrès dans un contexte sécuritaire changeant », et qui permettront aux différents pays et leurs partenaires de réfléchir à la stabilisation de cette région qui fait face aux effets du changement climatique et qui a retrouvé un calme relatif après des années de troubles causés par Boko Haram.
Il s'agit pour la CBLT, la Commission du bassin du lac Tchad, de proposer un schéma pour la reconstruction de la région, victime à la fois du changement climatique et de l'insurrection de Boko Haram.
« Si dans un seul des pays, Boko Haram subsiste, ça veut dire que nous ne sommes pas au bout de nos peines », nous explique Midjiyawa Bakari, le gouverneur de la région de l'extrême nord du Cameroun. Mais Boko Haram « battant de l'aile » actuellement, la situation s'améliore selon le gouverneur. « Le défi, c'est d'accompagner ces populations pour qu'elles se désolidarisent davantage de cette secte ». Pour cela, il faut prendre les problèmes à la racine et y apporter des solutions : « c'est la raréfaction de l'eau du bassin du lac Tchad, le conflit agro-pastoral de la vallée du Logone... les gens doivent intégrer la lutte contre le changement climatique, c'est-à-dire produire beaucoup avec peu de moyens. »
Et les besoins sont immenses. En début d'année, une enveloppe de plus de 500 millions de dollars a été annoncée pour venir en aide aux populations civiles.
L'Union africaine reconnait les efforts des pays riverains du lac Tchad dans la lutte contre Boko Haram. Néanmoins, elle leur demande de faire plus en assurant la protection des populations vulnérables, souligne Adeoye Bankole, commissaire aux Affaires politiques et de la paix de la Commission de l'Union africaine. Mamman Nuhu, secrétaire exécutif de la CBLT, demande à cet effet aux gouverneurs de s'appuyer sur l'expertise de terrain de la société civile, plus proche des populations.