Au Burkina Faso, le nombre d'écoles fermées en raison de l'insécurité continue d'augmenter. C'est le cas de 6 149 établissements à travers tout le pays à la date du 31 mai, selon le dernier rapport statistique mensuel des données de l'éducation en situation d'urgence, du ministère burkinabè. 24 structures supplémentaires ont fermé leurs portes depuis le mois précédent. La situation sécuritaire provoque une crise de l'éducation sans précédent.
Depuis déjà plusieurs mois au Burkina Faso, plus d'un million d'élèves sont déscolarisés et plus de 30 000 enseignants ne peuvent plus travailler. Trois régions sont particulièrement affectées : la Boucle du Mouhoun, le Sahel et l'Est, où plus de 1 000 écoles ont fermé leurs portes. « Les établissements, les enseignants, sont devenus des cibles, explique un instituteur qui vit désormais à Ouagadougou. La vie des élèves et les nôtres étaient en danger. »
Pour lutter contre cette hémorragie scolaire, le ministère de l'Éducation burkinabè a rouvert plus de 500 écoles, et un peu moins de 400 ont été délocalisées, selon les chiffres du mois de mai. Un pas dans le bon sens, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), mais encore insuffisant. Dans un communiqué daté de mars, l'agence des Nations unies préconise le recours plus systématique au doublement des créneaux scolaires et l'accélération de la réaffectation des enseignants sur de nouveaux sites dans les zones de déplacement.
« Le problème, ce sont les moyens, confie un acteur humanitaire. Les bailleurs ne financent pas la réponse à hauteur des besoins et les autorités peinent à sortir du tout sécuritaire. »