Madagascar: Exportation de viande bovine - Consultations des éleveurs dans les régions concernées, en vue

L'Etat prévoit de lever les mesures d'interdiction des exportations de viande bovine suite à une forte demande sur le marché international.

En outre, « toutes les conditions permettant de développer la filière bovine à Madagascar sont, par extrapolation, réunies grâce aux différents efforts menés par le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage depuis ces dernières années », a expliqué Lezoma Tsiry Andriamahatola, le directeur général de l'Elevage. Parmi lesquels, il a cité entre autres, l'amélioration génétique du cheptel via l'importation des semences de races de production performantes et le développement des centres de multiplication de géniteurs.

Parlant de l'amélioration de l'alimentation animale, « de nombreux projets, sous tutelle du ministère tels que le programme DEFIS financé par le FIDA, le projet CASEF appuyé par la Banque mondiale et le projet ProSol, soutenu financièrement par la GIZ, ont contribué à la promotion des cultures fourragères, au niveau de leurs zones d'intervention. Des zones de pâturage individuelles et communautaires ont également été mises en place ». Dans la même foulée, le ministère de tutelle a mobilisé ses ressources propres internes pour développer ces cultures fourragères sur une superficie totale de 500 ha. « Cela devrait entraîner des effets de tache d'huile auprès des éleveurs de zébus dans toutes les régions », a-t-il poursuivi.

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Indemne aux maladies à risque

Quant à l'amélioration de la santé animale, le directeur général de l'élevage a évoqué que des zonages et maillages ainsi que des compartimentations vétérinaires ont été mis en place. En outre, « le nombre de vétérinaires sanitaires en activité est actuellement en hausse, atteignant 214 vétérinaires contre 164 auparavant. De nombreux agents de proximité en production et sanitaire animale sont également formés et mobilisés au niveau des sites d'élevage. Le système de traçabilité du cheptel bovin est, entre temps, mis en place dans le but de se conformer aux normes exigées par les pays importateurs de viande bovine. Ce n'est pas tout ! Madagascar a aussi pu maintenir son statut dit indemne aux maladies à risque tels que la fièvre aphteuse, la tuberculose bovine et la peste des petits ruminants, selon l'OIE ou Organisation Internationale de la santé animale », a-t-il fait savoir.

Quota d'exportation

Concernant le nombre de cheptel bovin, « cela a connu une amélioration de l'ordre de 300 000 têtes depuis 2019. Il compte actuellement plus de 9,3 millions de zébus, d'après le recensement récent mené par l'Etat en étroite collaboration avec la FAO. Certes, ces conditions techniques permettant à Madagascar de réexporter la viande bovine sont relativement réunies, mais il faut également tenir compte des autres aspects sociaux et économiques. Raison pour laquelle, le Conseil des Ministres tenu mercredi dernier, a approuvé l'organisation des ateliers de consultations publiques à Ambovombe dans la région Androy et à Taolagnaro dans la région Anosy. Les éleveurs se trouvant au fin fond de la brousse, dits éleveurs de deuxième catégorie sont notamment consultés en vue de demander leurs avis concernant cette exportation de viande bovine par le biais de la société BOVIMA, mise en place avec l'appui de la Banque mondiale. Ces deux régions sont sélectionnées étant donné qu'elles constituent le bassin de production de zébus dans le pays. Il faut également tenir compte de la dimension sécuritaire, de l'évolution du nombre de cheptel et de la rentabilité de cette opération d'exportation. Il est à rappeler que Madagascar a exporté de la viande bovine entre 2015 et 2017. L'Etat a ensuite décidé de suspendre cette opération en 2019 de crainte que cela ne contribue à la recrudescence des vols de boeufs. Si l'on reprend l'exportation de viande bovine, de nombreuses conditions seront établies, notamment l'instauration d'un quota d'exportation et la mise en place d'une ferme d'élevage par les opérateurs », a conclu Lezoma Tsiry Andriamahatola.

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