Madagascar: Festivité - Moins de public, que des pertes

Tickets invendus, pistes de danse presque désertes, c'est la période de vache maigre pour la plupart des agences organisatrices de parties. Les communicateurs événementiels traversent un temps lugubre dans leur carrière. Les causes sont multiples...

Depuis 2022, les événements festifs gagnent de moins en moins de public presque partout dans les grandes villes de Madagascar. Ainsi, les organisateurs s'inquiètent. Les recettes ont connu une chute comparée à celle de 2021, une période où les activités culturelles ont été relancées. En effet, la crise n'est pas totalement finie. Les bambochards n'assistent plus aux fêtes, faute de moyen.

Ils préfèrent écouter de la musique à la maison. La Covid-19 n'a épargné personne. La population malgache expérimente encore les conséquences jusqu'ici. « Au début, c'était la joie, le public venait pour oublier les tracas. Nous avons cru que cela allait nous donner un nouveau souffle... Mais malheureusement non ! Nous avons remarqué qu'il y a moins de gens », a pu constater Niheramanana, un jeune organisateur. En outre, les artistes de renom exigent des cachets exorbitants. « C'est pour remplir la caisse vidée par la pandémie. Durant le confinement, les artistes n'ont livré aucun concert. Ça nous le savons tous. La plupart n'ont reçu ni subvention ni aide "tosika". Cela se comprend », avoue un manager.

%

Par ailleurs, la course aux euros est aussi la tendance des deux dernières années. Pour racoler plus de fans, et avoir beaucoup plus d'argent en jouant les touristes, les chanteurs malgaches signent des contrats de concert à l'extérieur du pays, en l'occurrence dans les îles voisines, et surtout sur le vieux continent. Apparemment, la diaspora accueille mieux les artistes que la population locale. Par conséquent, les meilleurs partent conquérir d'autres territoires pendant que les nouveaux sont maigrement assistés ! Ceux-ci sont des débutants qui prêchent devant un public maussade, le contact est froid, le courant ne passe pas.

Quoi que les revenus soient inférieurs à ce qu'ils espéraient, les organisateurs gardent espoir. Les festivités ont le vent en poupe d'ici et d'ailleurs. Ils rassemblent une panoplie de pépinière de chanteurs locaux pour remplir les tables des clubs et les tribunes des gymnases couverts. Ils y croient, investissent, tentent d'établir un nouveau plan. Rien ne se passe comme prévu.

Néanmoins, il faut dire que quelques-uns réussissent à faire le plein. Diary Navalona, l'organisateur du concert de Poopy, qui s'est tenu au Palais des Sports Mahamasina le 30 avril 2023 dernier, confie qu'il n'y a pas de magie ni de secret. « Nous avons beaucoup travaillé, analysé toutes les variables », a-t-il certifié avec humilité. Même résultat pour la team Makua, Shyn et son équipe ont vu leurs inconditionnels remplir le même lieu. En somme, la situation s'avère critique. La crise affecte aussi bien le monde musical que le monde de l'art en général. Les expositions voient leur nombre de visiteurs se réduire. Les défilés de mode n'attirent personne. « Combien de temps cela va durer ? », se demandent les investisseurs. Croiser les doigts, c'est tout ce qu'ils peuvent faire en ce moment en attendant de jours meilleurs !

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.