Mercredi, la présidente de l'Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA), Yogita Baboo,a été convoquée au bâtiment Paille-en-Queue pour un comité disciplinaire.
Représentée par son avocate, Me Urmila Boolell, et le syndicaliste Radhakrishna Sadien, elle a refusé de se soumettre au comité disciplinaire imposé par Air Mauritius (MK) car elle le juge «illégal». Interrogée, hier, la syndicaliste a fait ressortir que la loi est claire sur le sujet. «Tous les litiges entre l'AMCCA et MK doivent être résolus au Employment Relations Tribunal (ERT) et non pas devant un comité disciplinaire. Cela ne concerne pas juste la présidente, mais tous les membres du syndicat.»
Que reproche MK à la syndicaliste ? Lors de l'émission radiophonique du 25 avril, sur Top Fm, où elle intervenait en tant que présidente de l'AMCCA, elle aurait fait des allégations et soulevé de nombreuses observations et remarques sur la direction de la compagnie nationale ainsi que sur son fonctionnement, entre autres, et qui seraient «derogatory, unsubstantiated, mistaken, misleading, inaccurate and wrong», comme mentionné dans une lettre, datée le 3 mai, qui lui était lui adressée et signée par la Human Resource Manager.
De son côté, Radhakrishna Sadien explique qu'ils ne vont certainement pas reculer et se soumettre à la demande de MK. «Cela prend une tournure internationale. Nous avons alerté le BIT (NdlR, le Bureau international du travail) et l'ILO (NdlR, l'International Labour Organization). Toutes les conventions signées et ratifiées doivent être respectées.»
Il cite la Convention 98 de l'ILO, qui stipule que «workers shall enjoy adequate protection against acts of anti union discrimination in respect of their employment», et également la section 31 de l'Employment Relations Act. Selon cette loi, «personne ne peut discriminer, victimiser ou encore porter préjudice à un employé pour sa participation dans les activités syndicales». Quelle est donc la prochaine étape ? Yogita Baboo explique qu'elle se rendra, aujourd'hui, au ministère du Travail pour porter à nouveau plainte contre son employeur. À noter que le 17 juillet, le litige qui oppose AMCCA et MK pour non-respect des conditions de travail sera débattu à l'ERT.