Congo-Kinshasa: RDC / RSA - Tshisekedi et Ramaphosa décidés à booster la coopération

7 Juillet 2023

La République Démocratique du Congo et la République Sud-africaine affichent leur détermination à booster leur coopération bilatérale.

Cette volonté a été exprimée, hier jeudi 6 juillet, par leurs deux chefs d'Etat, Félix Antoine Tshisekedi de la RDC et Cyril Ramaphosa de la RSA, au cours de la conférence de presse qu'ils ont coanimée à l'issue de leur rencontre en tête-à-tête, assistés de leurs délégations respectives.

Prenant la parole en premier en sa qualité d'hôte, le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi a dit que le face-à-face avec son homologue sud-africain a tourné, d'abord comme il fallait s'y attendre, autour de la question sécuritaire en rapport avec la situation qui prévaut dans la partie orientale du pays. Puis, ils ont évoqué la question économique. Pour ce dernier point, les deux chefs d'Etat ont convenu d'améliorer davantage la coopération bilatérale existant entre la République Démocratique du Congo et la République sud-africaine. Les deux parties tiennent à développer davantage les liens de coopération, notamment par l'augmentation des échanges

commerciaux et procéder à une série de protocoles touchant plusieurs secteurs. L'économie, les finances, la politique, la défense et la sécurité, l'énergie, le commerce, les infrastructures, l'agriculture...figurent parmi les domaines de coopération à développer entre la RDC et la RSA.

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A la préoccupation des journalistes de savoir si la RDC est prête à négocier avec le M23, Félix A. Tshisekedi n'a pas usé de langage diplomatique pour répondre. Dans un langage clair et tranchant, le Président de la République a réitéré sa position maintes fois exprimée chaque fois que la même question lui est posée : il est hors de question de négocier avec le M23. Ce, avant de justifier son refus et éclairer l'opinion. Motif : le M23 est soutenu par le Rwanda comme l'attestent les différents rapports de diverses organisations nationales et internationales, y compris celui d'experts des Nations-unies. Car, ce pays a basé son économie sur le pillage des

ressources de la RDC. Raison pour laquelle, le Rwanda s'est investi dans la déstabilisation de la partie orientale de la RDC où on partage la frontière.

La stratégie que le Rwanda a toujours utilisée, a poursuivi le chef de l'Etat congolais, est d'instrumentaliser une pseudo rébellion qu'il entretient afin de pousser les autorités congolaises à négocier avec elle en vue d'intégrer ses pions dans les institutions de la République. Puis, une partie de la même rébellion reste en dehors pour créer une dissidence et amener les autorités congolaises à toujours négocier. Connaissant sa stratégie, laquelle reste inchangée, la RDC

n'est plus prête à tomber dans le piège rwandais, a martelé Félix A. Tshisekedi. Donc, la RDC ne peut pas négocier avec des gens qui agissent par procuration. Car, en réalité, le M23 n'existe pas. Ce sont des supplétifs du Rwanda.

Concernant l'intervention des forces de la SADC en vue d'aider la RDC à pacifier la partie Est de son territoire, le chef de l'Etat a commencé par apporter un correctif. La RDC n'a pas demandé l'intervention de la SADC. Cette Organisation dispose plutôt d'un mécanisme de gestion des questions sécuritaires dans les pays membres. Au cas où la sécurité d'un Etat membre est perturbé, la SADC s'organise pour rétablir l'ordre et la paix. C'est dans ce cadre que

la question sécuritaire rd-congolaise est actuellement à l'étude. Mais, on observe encore comment la force régionale s'y prendra.

Qu'en est-il de la firme australienne dans le dossier Grand Inga pour qu'on parle d'autres partenaires ? A cette question, le président Tshisekedi a d'abord tenu à rappeler que la RDC est contre l'exclusivité de partenariat. Le pays reste ouvert à la concurrence. Avant de relever que la firme australienne n'avait pas réuni toutes les conditions exigées. C'est pourquoi, arrivé au bout de l'échéance fixée,on est en droit de relancer le dossier de réalisation de Grand Inga. A ce jour, plusieurs partenaires se sont déjà manifestés, parmi lesquels la RSA, la Chine, ou encore la Banque Mondiale.

Après la conférence de presse, les deux chefs d'Etat ont pris la direction du Palais du Peuple où ils devaient présider la séance de clôture des travaux de la grande commission mixte RDC - RSA, qui a travaillé durant des mois sur les domaines de la coopération bilatérale.

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