Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse - 5 juillet 2023

communiqué de presse

Bonjour ou bonsoir,

Commençons par parler du paludisme. L'OMS, en collaboration avec l'Alliance Gavi et l'UNICEF, va bientôt annoncer que 18 millions de doses du vaccin antipaludique RTS,S vont être attribuées à 12 pays d'Afrique. Je m'en réjouis.

La crise climatique modifie les conditions météorologiques, ce qui augmente la densité des moustiques porteurs de ces maladies et les amène à se propager de plus en plus loin.

Le paludisme reste l'une des maladies les plus meurtrières d'Afrique : près d'un demi-million d'enfants de moins de 5 ans en meurent chaque année dans cette Région, et, en 2021, environ 96 % des décès dus au paludisme ont été enregistrés sur ce continent.

Premier vaccin contre le paludisme, le RTS,S a désormais été administré à plus de 1,6 million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi.

Sûr et efficace, il a entraîné une réduction substantielle du paludisme grave et fait reculer la mortalité de l'enfant.

Dans ce contexte, au moins 28 pays africains ont manifesté leur intérêt pour recevoir des doses de vaccin RTS,S, ce qui est une autre évolution positive.

Par ailleurs, un deuxième vaccin est en cours de préqualification. Si la procédure aboutit, cela permettra d'augmenter l'offre à court terme.

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La crise climatique est aujourd'hui l'un des principaux déterminants des résultats obtenus pour la santé humaine.

Le phénomène El Niño, récemment annoncé par l'Organisation météorologique mondiale, se conjugue au réchauffement climatique pour entraîner d'ores et déjà des températures record.

Ainsi, lundi dernier a été la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde.

Au cours des prochains mois, nous devrions connaître une série de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des sécheresses, des inondations, des ouragans et des vagues de chaleur, qui ont tous des effets néfastes sur la santé humaine.

La sécheresse prolongée dans la Corne de l'Afrique a déjà provoqué une vague de famine, de migrations et de maladies et met à rude épreuve les services de santé.

Cette année, près de 60 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire dans la Corne de l'Afrique, une région qui regroupe sept pays : Djibouti, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud.

D'après ce que les équipes de l'OMS constatent sur le terrain en Somalie, au Soudan du Sud et dans certaines régions du Kenya, les niveaux de malnutrition sévère chez les enfants admis dans les établissements de santé n'ont jamais été aussi élevés depuis le début de la crise il y a trois ans.

Cette année, en 2023, plus de 10 millions d'enfants de moins de 5 ans sont en situation de malnutrition aiguë.

Même si la sécheresse a maintenant cédé la place à de fortes pluies et à des inondations, la situation reste très problématique et la population devrait rester durement touchée par la faim.

L'OMS agit avec ses partenaires locaux pour fournir des services essentiels de santé et de nutrition aux communautés marginalisées et pour former les soignants.

Le traitement des enfants atteints de malnutrition aiguë sévère est associé à un taux de guérison de 97 %, mais des agents de santé bien formés sont indispensables pour assurer des soins de qualité.

Plus tôt l'OMS et ses partenaires pourront traiter les enfants qui en ont besoin, plus ceux-ci auront de chances de reprendre des forces et de retrouver la santé.

L'OMS et les partenaires de la santé ont besoin d'un financement durable et cohérent pour améliorer ces résultats sanitaires très dégradés.

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Le conflit au Soudan aggrave encore une situation sanitaire et alimentaire déjà difficile.

Les besoins de santé de la population sont criants, l'accès aux soins reste très aléatoire et les affrontements ont exacerbé les risques de propagation meurtrière des épidémies.

Le conflit a entraîné une forte augmentation du nombre de personnes les plus exposées au risque de famine, qui est passé de 11,7 millions à 19,1 millions.

Depuis le début du conflit en avril, l'OMS a mené des vérifications pour 50 incidents mis en lumière par le système de surveillance des attaques visant les services de santé.

Ces chiffres recouvrent 32 incidents concernant des établissements de santé ; 10 décès ainsi que 21 blessés ont été rapportés parmi les soignants et les patients.

Je suis scandalisé par ces attaques contre les services de santé et par la hausse des violences de genre dans le pays.

Les violences en cours, notamment les attaques à l'encontre des soignants, des établissements de santé, des moyens de transport et des stocks, empêchent les survivants de violences de genre d'accéder aux services de santé essentiels, alors même que ces personnes en ont le plus besoin.

Les femmes et les filles, en particulier les survivantes de violences sexuelles et les femmes qui ont besoin d'aide pendant la grossesse et l'accouchement, doivent pouvoir accéder sans entrave aux soins.

Les soignants et les établissements de soins doivent bénéficier d'une protection.

La sécurité des couloirs pour l'acheminement des fournitures humanitaires et médicales doit, elle aussi, être assurée.

Nous exhortons toutes les parties au conflit au Soudan à cesser les hostilités immédiatement, avant que la crise sanitaire et alimentaire ne s'aggrave encore.

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Ces derniers jours, j'ai également été profondément préoccupé par la situation dans le territoire palestinien occupé, où la reprise des violences a fait 12 morts, dont cinq enfants, des centaines de blessés et des milliers de personnes déplacées.

Des routes ont été détruites, ce qui a entravé l'accès aux blessés.

Dans tout le territoire palestinien occupé, l'OMS a utilisé ses fonds de réserve pour les situations d'urgence afin de former le personnel médical aux événements susceptibles de faire un grand nombre de victimes, mais aussi de prépositionner des fournitures à l'appui des systèmes de santé et des soignants.

L'OMS s'engage à continuer de travailler avec ses partenaires pour acheminer des fournitures médicales à ceux qui en ont besoin.

L'OMS appelle également à une désescalade et à la tenue de pourparlers pour préserver la paix à long terme, de sorte que les systèmes de santé puissent se redresser.

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Je voudrais maintenant évoquer les orientations relatives à l'alimentation des enfants.

Sur la base d'examens de données récentes, l'OMS a publié de nouvelles orientations sur l'élaboration de politiques visant à protéger les enfants contre la commercialisation d'aliments et de boissons non alcoolisées riches en acides gras saturés, en acides gras trans, en sucre et en sel.

La commercialisation des aliments malsains continue de menacer la santé publique et de se répercuter sur les choix alimentaires des enfants ; elle est également liée à la hausse des taux d'obésité observée chez les enfants et les adultes, partout dans le monde.

Compte tenu de ces données probantes, l'OMS recommande aux gouvernements de mettre en place des réglementations solides et complètes dans le cadre d'une approche stratégique globale visant à créer des environnements alimentaires favorables.

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Enfin, l'OMS et l'UNICEF publieront demain un rapport présentant de nouvelles données sur l'impact de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène sur l'inégalité de genre.

Trop de personnes aujourd'hui n'ont pas accès à des toilettes à leur domicile et doivent marcher des kilomètres pour chercher de l'eau propre - un problème qui touche particulièrement les femmes, les filles et les personnes âgées.

Cela les expose au risque d'être harcelées ou blessées.

Pour en savoir plus, je vous invite à vous connecter demain aux comptes de l'OMS et de l'UNICEF sur les réseaux sociaux.

Tarik, c'est à vous.

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