Congo-Brazzaville: Harvey Massamba - « C'est du devoir régalien de l'Etat d'offrir à sa population des loisirs sains et éducatifs »

interview

Comédien, metteur en scène, acteur et directeur de compagnie, Harvey Massamba organise, le 8 juillet au Centre culturel Zola de Brazzaville, un spectacle d'hommage à l'un des pionniers de la culture congolaise, Maxime NDébéka. Nous l'avons rencontré pour en savoir plus. Entretien.

Les Dépêches du bassin du Congo (L.D.B.C.) : Quel est le but l'activité que vous organisez le 8 juillet, au Centre culturel Zola ?

Harvey Massamba (H.M.) : Je suis de ceux qui pensent que la jeunesse devrait vouer un respect et une reconnaissance aux aînés. Cette activité est juste une manière de dire au doyen Maxime NDébéka que nous sommes fiers et reconnaissants du chemin qu'il a tracé pour la culture congolaise. C'est une façon de lui témoigner notre reconnaissance, de lui montrer notre fierté pour son écriture qui reste d'actualité.

L.D.B.C. : Comment se déroulera cette activité culturelle ?

H.M.: C'est une activité plurielle. Le premier volet consiste à faire redécouvrir Maxime Ndébéka au public congolais à travers une table ronde sur le thème "Maxime Ndebeka, oeuvres et actions culturelles" avec à l'appui d'une expo photos. Le second volet portera sur la représentation du spectacle l'"Ailleurs-monde express". Un texte de Maxime Ndébéka dans une mise en scène de Harvey Massamba.

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L.D.B.C. : Lesquels seront les heureux invités?

H.M. : Tout le monde est invité. Les mordus de la culture sont conviés. Je mets un accent particulier sur les étudiants en parcours « Art » à la Faculté des lettres et arts, parce qu'ils doivent connaître l'histoire de l'art de notre pays et Maxime Ndébéka est un personnage important dans la construction artistique du Congo.

L.D.B.C. : Au fait, qui est Maxime Ndébéka?

H.M. : Maxime Ndébéka est un homme de culture. Poète, dramaturge, essayiste, il a été le premier directeur général des Affaires culturelles de notre pays. C'est lui qui a créé le Cfrad, en 1970. Il a été ministre de la Culture sous le président Lissouba. Pour ceux qui veulent en savoir plus, nous leur donnons rendez-vous le 8 juillet à 16h.

L.D.B.C. : Un mot sur la comédie et le théâtre congolais ?

H.M. : Le théâtre congolais est très salué à travers le monde. Nous sommes respectés et aimés même si sur le plan intérieur le constat est plus amère. Nous rencontrons beaucoup de difficultés parmi lesquelles le manque de salles professionnelles et de financement. Je parle de financement parce que le théâtre coûte cher. Sans argent, on ne peut pas créer des spectacles commercialisables à l'international.

L.D.B.C. : Quel est votre message à l'endroit des jeunes, aux artistes et au autorités culturelles ?

H.M.: Aux jeunes artistes, je ne peux que leur demander d'être résiliants, car le métier qu'ils ont choisi est difficile mais magnifique. Qu'ils soient disponibles et ouverts pour mieux apprendre. Surtout qu'ils fassent preuve de patience et d'abnégation.

Aux autorités, nous ne demandons que de la structuration. J'ai pour habitude de dire que c'est du devoir régalien de l'Etat d'offrir à sa population des loisirs sains et éducatifs. Ce que nous faisons est un service public qui mérite d'être soutenu par l'Etat.

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