Avec un volume d'affaires de 53,8 MM DH en 2022, le secteur a pu maintenir sa croissance à +8,5%, selon Bank Al-Maghrib
Le secteur des assurances a plutôt bien résisté en 2022, a constaté le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) qui s'est réuni mardi 4, au siège de Bank Al-Maghrib, à Rabat.
Selon une analyse du CCSRS, institué par la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, présidé par le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), il «a continué de se développer et de faire preuve de résilience en dépit d'une conjoncture économique difficile».
En effet, malgré un fort ralentissement de la croissance économique nationale en 2022 et la hausse des taux dans un contexte de montée des pressions inflationnistes, le secteur des assurances «a pu maintenir sa bonne dynamique de croissance (+8,5%)», a indiqué le Comité faisant état d'un volume d'affaires de 53,8 milliards de dirhams au titre de l'année 2022.
Une dynamique de croissance portée aussi bien sur la branche vie que la branche non-vie, affichant des évolutions respectives de 10,7% et +6,6%, a fait savoir le CCSRS dans un communiqué publié à l'issue de sa 17ème réunion qui a examiné et approuvé le rapport sur la stabilité financière au titre de l'année 2022 et fait le point sur l'état d'avancement de la feuille de route de stabilité financière couvrant la période 2022-2024.
Conjuguée à une amélioration de la sinistralité de la branche non-vie, «cette progression a permis une augmentation de la marge d'exploitation de 36,6% », a-t-on également fait remarquer dans ce communiqué.
Soulignons toutefois qu'en dépit des progrès enregistrés au cours de l'année écoulée, «le secteur a néanmoins été impacté par les conditions défavorables du marché financier», comme l'a noté le Comité.
Ainsi, «ses plus-values latentes ont accusé une baisse de 53,8% et son solde financier s'est déprécié de 23,8%», d'après le CCSRS qui, lors de sa réunion, a également passé en revue la synthèse des travaux de son sous-comité mensuel et noté que les indicateurs de suivi examinés continuent de montrer la solidité et la résilience du secteur financier marocain.
Qu'à cela ne tienne, ces contreperformances sur les placements n'ont pas empêché le secteur des assurances d'afficher un résultat positif de 4 milliards de dirhams (+1,8%) au terme de l'année 2022. Ce qui correspond à un taux de rendement des fonds propres (ROE) de 9,4%, en baisse de 10 points de base par rapport à l'exercice 2021.
Toujours selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, « la baisse des plus-values latentes a directement impacté la marge de solvabilité du secteur qui s'est dépréciée à 312,7% contre 370,4% un an auparavant».
Après analyse, il ressort que cette marge, calculée sous le régime prudentiel actuel, reste au-dessus du seuil réglementaire mais ne couvre à ce stade que le risque de souscription», a constaté le CCSRS.
IL est à noter que les exercices de stress tests font pour leur part ressortir une résilience globale des entreprises d'assurances aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables, a indiqué le Comité.
Pour rappel, ce comité a pour missions de coordonner les actions de ses membres en matière de supervision des établissements soumis à leurs contrôles, de coordonner la surveillance des organismes qui contrôlent les entités constituant un conglomérat financier, de déterminer les établissements financiers ayant une importance systémique, surveiller et coordonner leur réglementation, d'analyser la situation du secteur financier, d'évaluer les risques systémiques et veiller à la mise en oeuvre des mesures pour les prévenir, coordonner les actions de résolution de crises et coordonner la coopération et l'échange d'informations avec les homologues étrangers.