L'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a organisé un atelier sur "la sécurité des journalistes et la question de l'impunité en République Démocratique du Congo". Ouvert mardi 4 juillet à Kinshasa, cet atelier prend fin ce jeudi 6 juillet 2023. Les têtes d'affiche de la première journée ont été Isaias Barreto Da Rosa, représentant de l'Unesco en RDC, Marie-Noëlle Mishika, du Bureau Unesco et Serge Kabongo, membre du conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC).
Dans leurs exposés, les intervenants ont révélé que ces dernières années, il s'est produit une évolution inquiétante de l'ampleur et du nombre d'attaques contre la sécurité physique des journalistes et des professionnels des médias, ainsi que des incidents affectant leur capacité à exercer leur liberté d'expression. «Menaces de poursuites, arrestations, emprisonnements, refus de couverture journalistique et absence d'enquête et de poursuites pour les crimes commis contre des journalistes», ont-ils indiqué, signalant que tous ces faits ont été à maintes reprises portés à l'attention de la communauté internationale par des organisations intergouvernementales, des associations professionnelles, des organisations non gouvernementales (ONG) et d'autres parties prenantes.
Serge Kabongo, l'un des intervenants qui a parlé sur la nouvelle loi sur le code du numérique, publiée dernièrement par le Chef de l'Etat a éclairé que celle-ci est digne d'inspiration générale. « La République a voulu à ce que désormais, si un journaliste est poursuivi au terme de la loi, le magistrat va devoir vérifier effectivement si ce que le journaliste a dit est vrai ou faux, parce qu'il ne suffit pas de dire que tel journaliste a diffamé sans vérifier. Si seulement ce qu'il dit est vrai, pourquoi devrait-on l'arrêter. Et nous comme CSAC, nous devons jouer notre rôle mais aussi UNPC comme l'auto-régulation et aussi le gouvernement. Chacun doit jouer son rôle pour le journaliste », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, les statistiques rassemblées par UNESCO ainsi que d'autres organisations comme le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), the International News Safety Institute (INSI), et Inter American Press Association (SIP) témoignent qu'un nombre très considérable de journalistes et de travailleurs de l'information ont été tués dans l'exercice de leur profession en RDC.