Congo-Kinshasa: Modeste Shabani - 'L'UNPC compte mettre de l'ordre dans la profession pour un journalisme de qualité, respectueux du code d'honneur'

Le Secrétariat permanent de la Commission nationale pour l'UNESCO en République Démocratique du Congo organise depuis hier mardi 4 juillet, au Centre d'Etudes pour l'Action Sociale, CEPAS, un atelier de trois jours de vulgarisation autour du Plan des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité en République Démocratique du Congo.

Le lancement a eu en présence de Monsieur Isaias Barreto Da Rosa, Représentant pays de l'Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture en République Démocratique du Congo, et de Madame Marie-Noëlle Mishika du Bureau UNESCO à Kinshasa.

Modeste Shabani, Vice-président de l'Union Nationale de la Presse du Congo, était parmi les orateurs principaux, en lieu et place de son titulaire, Gaby Kuba, empêché. "Droits et obligations des journalistes au regard de la sécurité des journalistes", voilà ce qui a constitué le thème autour duquel il a dû exposer.

Parlant des droits, il a déploré en long et en large les difficultés auxquelles se trouve exposé le journaliste congolais à l'heure actuelle par rapport à l'exercice de ses droits qui se trouvent bâillonnés par le climat d'insécurité qui prévaut tant à l'Est de la République Démocratique du Congo que dans le Bandundu.

La deuxième personnalité de l'UNPC se voit pendant ce temps en face d'un paradoxe juridico-médiatique caractérisé en République Démocratique du Congo, d'une part, par une surabondance des lois en faveur de la protection des journalistes congolais et, de l'autre, par la situation d'insécurité de plus en plus dramatique à laquelle ces derniers se trouvent exposés. Ce qui fait du journaliste congolais, à en croire Modeste Shabani, la victime expiatoire de l'instabilité des institutions.

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Pour étayer sa "thèse", il a cité à titre illustratif l'article 23 et 24 de la Constitution congolaise, l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la Charte de Munich, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques... "Tous ces jolis prescrits ont toujours souffert de leur non-application", a-t-il paraphrasé avec regret le Professeur Malembe Tamandjak.

Foi sur ses propos, il n'y a que la mise en application des textes, au vrai sens du mot, qui peut garantir la liberté d'expression et son corollaire : la liberté de presse, "dont la prise en compte par le pouvoir étatique, soit dit en passant, sera le seul gage de la sécurité du journaliste".

Du côté obligations, Modeste Shabani appelle le journaliste congolais à la raison par rapport au devoir qu'il a de solidifier de plus en plus les 4 piliers sur lesquels doit reposer le journalisme : ses aptitudes journalistiques, son impartialité dans le traitement de l'information, sa responsabilité sociétale, sans oublier son engagement.

"L'UNPC compte mettre de l'ordre dans la profession pour un journalisme de qualité respectueux du code d'honneur", a-t-il souligné. Il a déploré à cet effet avec la dernière énergie le phénomène "coupage". Pour lui, "un journaliste coupé, c'est toute sa conscience qui est coupée, sa confiance émiettée et, enfin de compte, c'est la déficience de l'information ".

Pour envisager la possibilité que soit amenée à bonne fin l'ordre qu'il propose, le Vice-président de l'Union Nationale de la Presse du Congo recommande ce qu'il appelle "une trilogie d'efforts entre le ministère de Communication et Médias, comme pouvoir réglementaire, le CSAC, comme autorité de régulation, ainsi que l'UNPC, comme régie d'auto-régulation.

Modeste Shabani émet le voeu de voir dans le paysage médiatique congolais un journalisme des solutions, d'espérance, d'espoir, de développement, de bonne gouvernance et de paix. "Le journaliste congolais devra désormais avoir ces trois infinitifs en tête : informer, former et éduquer", a-t-il préconisé.

En bon chien de garde des valeurs journalistiques, Modeste Shabani a, dans le même ordre des choses, eu des mots justes pour attaquer les moutons noirs, dits "tembe tembe", par leurs cornes. Avec un peu d'eau dans sa salive, il a tout de même proposé la possibilité que ces derniers soient convertis en bons journalistes via des formations de récupération en journalisme à disponibiliser à leur intention.

Pour "chuter", Modeste Shabani sollicite du gouvernement congolais et de ses partenaires les financements pour la tenue très prochaine d'un congrès extraordinaire de l'UNPC, voulu de concert avec le ministère de Communication et Médias ainsi que le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication.

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