Les établissements scolaires privés fleurissent dans le pays. Même s'ils ont permis de libéraliser le système éducatif, il n'en demeure pas moins que des problèmes entourent certaines écoles privées.
Le baccalauréat général a démarré depuis le 4 juillet dernier mais sans neuf élèves de l'institution Lucie Leclerc des Almadies. Lors d'une conférence de presse avec le député Guy Marius Sagna tenue avant-hier, mercredi 06 juillet, les élèves ont accusé la direction de cet établissement scolaire privé de les avoir arnaqués après avoir payé toutes les mensualités et les frais d'inscription pour pouvoir passer le bac. «On s'est présentés ici pour dénoncer notre école. Ils nous ont arnaqués. Ils ont abusé de notre confiance parce que depuis le début de l'année, on est en règle.
On a payé les frais d'inscriptions, les mensualités et tout. Pour les inscriptions, certains paient 100 000 FCFA, d'autres 40 000 FCFA. On est en règle mais au moment de recevoir les numéros, on s'est rendus compte qu'on n'avait pas de numéro, de jury et tout. Déjà, on avait raté les matières facultatives. Du coup, on a interpellé la Direction. Elle nous a menés en bateau du début jusqu'à la fin», fulmine l'une des élèves. En tout, selon les élèves, l'école leur a fait payer 3922500 FCFA pour l'année scolaire.
Après ce désagrément, les élèves déclarent avoir porté plainte contre l'institution Lucie Leclerc depuis le 30 mai dernier mais toujours pas de suite. Dénonçant les agissements de l'école, les élèves ont aussi révélé la «délinquance» et la «présence de la drogue» au sein de cet établissement.
En effet, cette affaire de l'institution Leclerc remet au goût du jour le débat sur les établissements scolaires privés qui gagnent du terrain dans le pays. La libéralisation du secteur de l'éducation a conduit à une ouverture tous azimuts des écoles privées. A cause des grèves à répétition dans le public, des parents envoient leurs enfants dans le privé.
Certes, il existe des écoles privées, réputées pour avoir une formation de valeur et de bons résultats aux examens de fin d'année à travers une certaine rigueur et discipline, mais il n'en demeure pas moins que d'autres sont minées par des problèmes. Beaucoup d'acteurs de l'éducation reconnaissent les difficultés qui entourent certains de ces établissements scolaires privés. La faute d'abord à l'Etat qui ne semble avoir aucun contrôle sur elles mais aussi aux opportunistes qui se sucrent sur le dos des parents. Des parents se plaignent de la cherté des services offerts par les écoles privées : l'écolage, le transport, la restauration, les cours de renforcement.
Du coup, les acteurs de l'éducation ont toujours appelé à la régulation du secteur. Ils ne cessent de demander à l'Etat de mettre de l'ordre dans ces écoles. A cela, il faut ajouter la prolifération aussi des établissements privés d'enseignement supérieur. Si ce n'est le manque de politique pour le suivi et l'encadrement des étudiants après leur formation qui fait défaut, il y a le problème de reconnaissance des diplômes délivrés pour certaines écoles. Ce qui pose parfois un problème d'insertion des jeunes après les études.