Sénégal: Tuerie de Boffa Bayotte - Rejet de la demande de mise en liberté provisoire de Bassène et Bodian

Ziguinchor — La Cour d'appel de la chambre criminelle de Ziguinchor (sud) a rejeté, vendredi, la demande de mise en liberté provisoire de René Capin Bassène et Omar Ampoi Bodian, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, a constaté l'APS.

Cette demande de mise en liberté provisoire avait été introduite par l'avocat des deux détenus, Me Ciré Clédor Ly.

Le journaliste René Bassène, et Oumar Ampoï Bodian, présenté comme un membre du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), ont été condamnés le 13 juin 2022 à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire liée à la tuerie de Boffa Bayotte.

Le Tribunal de grande instance de Ziguinchor avait également condamné à cette même peine le chef de guerre César Atoute Badiate, dans le cadre de cette même affaire qui remonte au 6 janvier 2018.

Mis à part M. Badiate, jugé par contumace et sous le coup d'un mandat d'arrêt, les autres condamnés sont en détention.

Deux autres accusés ont écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis pour détention d'armes sans autorisation. Les dix autres ont été acquittés. Ils étaient poursuivis pour 14 chefs d'inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité d'assassinat.

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Le 6 janvier 2018, 14 coupeurs de bois avaient été tués dans la forêt de Boffa Bayotte, au sud de Ziguinchor, non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau.

« Le rejet de la demande de notre point de vue ne se justifie pas. Le constat amer, c'est que avec notre système pénal, le ministère public tient toujours à la détention et ne se gêne pas d'une prolongation abusive de la détention », a réagi l'avocat des deux détenus, Me Clédor Ly.

« Pendant cinq ans, nous attendons et nous ne sommes pas arrivés au bout du tunnel. Ils ont été jugés il y a plus d'un an. Il n'y a aucun baromètre permettant de dire que le trouble qui a commencé à tel moment s'est estompé le lendemain ou immédiatement ou bien, il ne s'estompera jamais. Un juge ne peut exercer aucun contrôle sur cet élément. Je suis déçu par le système », a-t-il ajouté.

Pour Me Ly, le système judiciaire « doit nécessiter des réformes très profondes pour qu'on respecte la dignité humaine, la liberté humaine, la présomption d'innocence ».

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