« A partir d'un smartphone, je vais produire des vidéos pour relayer de bonnes informations ». Blessing Kasasi, 15 ans, est une activiste des droits de la femme et de l'enfant. Elle a participé à Kinshasa à une formation de soutenue par la MONUSCO sur la production de contenus numériques à l'aide d'un smartphone.
En tout, trente jeunes regroupés au sein d'un club de relais et de plusieurs autres organisations y ont participé à la fin du mois de juin. L'objectif était de renforcer leurs capacités dans la lutte contre la désinformation, laquelle prend des proportions inquiétantes sur les réseaux sociaux.
« Ça ne sert à rien de prendre une image diffusée pour des fins justes, la détourner de son contexte et la manipuler dans le but de nuire », a affirmé Himlish Nketani Nsiala. L'étudiant en droit à l'Université catholique du Congo participait également à cette formation.
Il regrette en particulier la désinformation qui entoure le travail de la Mission de l'ONU en RDC. Il s'est engagé à « faire de [son] mieux pour que les informations sur le mandat et le travail de la MONUSCO atteignent un plus grand nombre de la population ».
Les participants vont ainsi constituer une armée numérique capable de détecter les fausses informations et les images détournées de leur contexte afin d'y opposer les véritables faits, s'adonnant ainsi au « fact-checking ».
Créer des contenus attrayants
"Comment créer des contenus vidéos attrayants pour lutter contre la désinformation sur le Web ?" est la thématique développée par Giscard Mido, de l'organisation Digital Marketing - l'un des deux formateurs.
Dans ce module, il était question d'expliquer comment le téléphone peut servir à inverser la tendance des « fake news » qui foisonnent sur la toile. Pour cela, les participants ont été outillés aux mécanismes de collecte, de traitement et de diffusion de nouvelles vérifiées, notamment sur l'importance de recouper les informations et de les vérifier à la source.
Pour leur permettre de joindre la théorie à la pratique, la MONUSCO a doté les apprenants d'outils indispensables à la production de contenu, soit des smartphones dotés de logiciels de montage.
La MONUSCO, qui a organisé cette formation, tient à impliquer plusieurs couches de la population congolaise dans la lutte contre la désinformation qui a déjà causé plusieurs dégâts, avec leurs conséquences néfastes au sein des communautés. Au-delà de la production de vidéos, les participants ont aussi été initiés à la prise de vue et au photojournalisme.
Le professeur Guillaume Kingh-Farel, autre formateur, les a édifiés sur les différents visages que peuvent prendre la désinformation et la manipulation sur les réseaux sociaux. Selon lui, « ces pratiques sont utilisées comme arme de guerre pour saper les efforts de paix de la MONUSCO en RDC ».
C'est sur base des techniques de détection des « fakes news » que les membres du club de relais vont désormais travailler pour attaquer les fausses informations distillées sur les réseaux sociaux en diffusant en parallèle des informations objectives et crédibles.
Le club de relais est une structure constituée de jeunes étudiants volontaires qui ont compris la nécessité de contrer la viralité des fausses informations par la diffusion de bonnes et véritables informations à un vaste public.