Aujourd'hui, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la troisième revue du programme économique et financier du Niger, qui est appuyé par l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Le programme appuyé par la FEC vise à consolider la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d'une croissance plus forte et plus inclusive.
L'achèvement de cette revue ouvre la voie au décaissement de 19,74 millions de DTS (environ 26,3 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de la FEC à 138,18 millions de DTS (environ 184,1 millions de dollars). L'accord triennal en faveur du Niger au titre de la FEC, pour un montant de 197,4 millions de DTS (soit environ 275,8 millions de dollars lors de l'approbation du programme ou 150 % de la quote-part du pays), a été approuvé le 8 décembre 2021 (voir PR21/366 ) et a été prolongé de six mois jusqu'au 7 juin 2025.
Par ailleurs, le conseil d'administration a également approuvé ce jour, la demande du Niger en faveur d'un accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) pour un montant de 98,7 millions de DTS (environ 131,5 millions de dollars, soit 75 % de la quote-part du pays). Les ressources de la FRD, dont le Niger devient le quatrième pays bénéficiaire en Afrique subsaharienne, appuieront la mise en oeuvre du programme des autorités nigériennes d'investissements liés au climat ainsi que leurs réformes pour renforcer la résilience au changement climatique tout en aidant le pays à mobiliser des financements supplémentaires. La durée de l'accord au titre de la FRD correspondra à la durée restante de l'accord prolongé au titre de la FEC.
À l'issue des débats du conseil d'administration sur le Niger, Mme Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim du conseil d'administration, a fait la déclaration suivante :
« L'économie nigérienne a fait preuve de résilience face à une multitude de chocs au cours des dernières années, notamment la pandémie de COVID-19, la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel et des chocs climatiques. Les perspectives économiques demeurent favorables, à la faveur du démarrage des exportations de pétrole brut à travers le nouvel oléoduc qui s'étend jusqu'à la côte béninoise. Néanmoins, les risques de dégradation des perspectives économiques soulignent l'importance de mener des réformes qui promeuvent une croissance résiliente et inclusive et renforcent la résilience de l'économie face aux chocs.
« Le plan de rééquilibrage budgétaire des autorités vise à assurer un retour progressif aux critères de convergence de l'UEMOA d'ici 2025. Pour ce faire, la mise en oeuvre résolue des mesures visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, appuyée par les efforts de numérisation, est essentielle pour créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales et de développement prioritaires. Les réformes visant à améliorer l'efficience et la qualité des dépenses publiques sont également importantes. Compte tenu du resserrement des conditions financières, il convient de mener une politique d'endettement prudente et de continuer de privilégier les emprunts concessionnels. Les autorités s'attellent à adopter une stratégie bien conçue, transparente et prudente en matière de gestion des recettes pétrolières.
« Les efforts des autorités pour lever les obstacles les plus contraignants au développement du secteur privé et à la diversification économique devraient être accélérés. La promotion de la stabilité financière et de l'inclusion est essentielle au renforcement de la résilience. Les mesures importantes comprennent le renforcement de la supervision dans les secteurs bancaire et de la microfinance, l'amélioration du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et remédier au problème des crédits en souffrance élevés. Des progrès tangibles sur le plan de la gouvernance sont essentiels pour s'attaquer aux sources de fragilité et améliorer l'environnement des affaires.
« Le programme appuyé par la FRD aidera les autorités à renforcer la résilience au changement climatique. La prise en compte du climat dans le cadre de politique macroéconomique du Niger est essentielle pour atteindre les objectifs liés aux changements climatiques. Les réformes appuyées par la FRD devraient renforcer la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat, incorporer les questions climatiques dans la gestion des investissements publics, améliorer la prise en compte des catastrophes naturelles dans la planification et la gestion des finances publiques et promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables. »
Tableau 1. Niger : Principaux indicateurs économiques, 2020-24
2020
2021
2022
2023
2024
(variation annuelle en pourcentage)
Revenu national et prix
PIB à prix constants
3,5
1,4
11,9
7,0
13,0
IPC, moyenne annuelle
2,9
3,8
4,2
2,7
2,5
IPC (fin de période)
3,1
4,9
3,1
2,9
2,5
Volume des exportations
-0,7
-8,3
-12,0
34,8
110,2
Volume des importations
2,8
1,2
-2,1
11,2
12,1
Finances publiques
Total des recettes
0,5
5,2
8,4
21,7
39,1
Total des dépenses et prêts nets
8,4
13,4
3,4
11,2
18,8
Dépenses courantes
12,4
9,1
8,5
8,6
17,9
Dépenses d'investissement
5,3
12,9
-3,7
11,9
31,6
Crédit intérieur
25,0
9,2
17,1
23,5
14,3
Crédit à l'État (net)
565,5
-24,6
54,7
122,0
27,0
Crédit à l'économie
8,6
15,4
12,6
7,1
9,9
Monnaie au sens large
16,9
9,7
11,9
15,2
16,4
(en pourcentage du PIB)
Finances publiques
Total des recettes
10,8
10,8
10,1
11,2
13,5
Total des dépenses et prêts nets
22,4
24,3
21,6
21,9
22,6
Dépenses courantes
10,3
10,7
10,0
9,9
10,1
Dépenses d'investissement
12,1
13,1
10,8
11,0
12,6
Solde budgétaire global (dons compris)
-4,8
-5,9
-6,8
-5,3
-4,1
Formation brute de capital fixe
31,1
31,7
31,1
31,5
31,2
Investissement privé
20,5
20,6
21,9
22,1
20,5
Investissement public
10,5
11,1
9,2
9,4
10,7
Solde des transactions extérieures courantes
Dons officiels non compris
-15,6
-16,4
-16,9
-14,2
-6,7
Solde des transactions extérieures courantes (dons compris)
-13,2
-14,1
-15,6
-12,2
-5,2
Total de la dette publique contractée ou garantie par l'État
45,0
51,3
50,3
51,3
48,3
Dette extérieure contractée ou garantie par l'État 3
31,6
33,5
32,7
32,6
30,9
VA de la dette extérieure
24,5
22,7
22,4
21,1
19,4
Dette intérieure publique
13,4
17,8
17,7
18,7
17,4
(en milliards de FCFA)
PIB aux prix de marché courants
7 911
8 271
9 615
10 535
12 143