Madagascar: Développement rural - Bovima ou l'espoir des habitants du Grand Sud

La question de la reprise de l'exportation de viande de zébu sur la table. L'entreprise Bovima implantée à Manambaro, district de Tolagnaro, représente l'espoir de l'Androy et de l'Anosy.

La société Bonne viande de Madagascar (Bovima), implantée dans la commune rurale de Manambaro, district de Tolagnaro, a été créée par un fils de la région Androy. Cet abattoir aux normes internationales est accompagné par la Société Financière Internationale (IFC), à travers un programme d'assistance technique pour préparer les producteurs et les éleveurs à l'approvisionner suivant un cahier des charges précis. Les animaux achetés doivent être dotés d'un système de traçabilité, le zebu scan mis en place par le ministère de l'Agriculture et de l'élevage, pour éviter tout risque de mélange à des bétails volés. Ayant récemment obtenu son autorisation d'opération, l'abattoir a procédé à divers essais d'abattage. La société Bovima n'a pas encore exporté ni vendu ses produits sur le marché local.

Elle ne peut commencer cette activité que si l'interdiction d'exportation de viande de zébus, instaurée en 2019, est levée. En attendant, la société poursuit sa collaboration avec les producteurs locaux ainsi que les divers acteurs des deux régions pour relancer les filières, notamment la filière bovine. Elle a été et continue d'être activement engagée dans le renouvellement du cheptel à travers des activités d'amélioration de la santé et du bien-être des animaux. L'entreprise est également impliquée dans les activités d'amélioration génétique mises en place par le gouvernement.

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Traçabilité

Travaillant uniquement sur des animaux dont la traçabilité doit être assurée depuis leur naissance, elle contribue également à la mise en place du système de traçabilité des zébus. Elle a accueilli les premières expérimentations du projet de boucles électroniques et du « zebuscan », le logiciel de gestion et d'identification des animaux mis en place par le gouvernement. Elle utilise également le système « meatmatrix » qui assure la traçabilité de l'animal dès son arrivée au sein de l'entreprise. Contrairement à certaines assertions, les activités de Bovima ne risquent nullement d'entraîner une réduction du cheptel. Elles devraient, au contraire, largement contribuer à la relance et à la professionnalisation de la filière. Pour démarrer ses activités, Bovima prévoit d'abattre 30 zébus mâles par jour en 2023, pour atteindre 45 têtes par jour durant la deuxième année et 55 têtes par jour durant la troisième année.

Par ailleurs, à travers les fermes lego, des exploitations professionnelles qu'elle va appuyer, Bovima assure, non seulement la traçabilité des animaux, mais elle contribue à organiser le système d'élevage en créant des producteurs naisseurs et/ou engraisseurs. Alors qu'aujourd'hui, les zébus de Madagascar dépassent difficilement les 225 à 250 kilos, Bovima prévoit d'atteindre un poids de 450 kilos sur les zébus qu'elle suit grâce à une alimentation animale à base de fourrage produit localement.

Depuis quelques années, l'entreprise collabore également avec les agriculteurs de la région d'Anosy, particulièrement des femmes, pour la fourniture des intrants agricoles locaux nécessaires à l'alimentation des bétails. Depuis 2019, elle s'est fournie en fourrage d'une valeur de près de 400 millions d'ariary par an auprès de milliers de producteurs regroupés dans des associations. Nombre d'entre eux ont vu leur quotidien s'améliorer grâce aux revenus supplémentaires générés par la culture de fourrage dont la quantité, à terme, est appelé à atteindre plus de 100 000 tonnes par an.

Les membres de ces associations ainsi que les éleveurs locaux ont clairement mis en avant leur adhésion au projet Bovima et leur espoir de voir l'entreprise entrer en opération effective. Ils souhaitent que la société Bovima soit autorisée à exporter de la viande. Les inquiétudes sur les questions de l'insécurité sont évoquées, mais les autorités ont annoncé la prise de mesure pour lutter contre ce phénomène et des résultats sont même déjà constatés sur ce volet.

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