Madagascar: Alliance politique « ApoGeniies » - Mise en place d'un « gouvernement d'entente nationale » avant les élections

Les noms qui mijotent la mise en place d'une transition sont désormais connus. Des partisans de Didier Ratsiraka et de Hery Rajaonarimampianina figurent sur la liste de la nouvelle formation, dénommée « ApoGeniies ».

Un autre mouvement décide de sortir de l'ombre. Il s'agit de l'« alliance de préfiguration pour l'organisation d'un gouvernement d'entente nationale intermédiaire pour les institutions et les élections stables, sécurisées et sincères à Madagascar », connu sous le sigle « ApoGeniies ». Il se rallie dans l'aile des opposants et affiche la couleur, celle de mettre en place un « gouvernement de transition ». Les bruits couraient depuis longtemps sur cette initiative mais elle a finalement été publiée jeudi dernier. Une page Facebook dédiée dévoile les têtes qui font cette nouvelle « alliance ». Et on peut y voir des noms connus de différentes mouvances politiques, qui sont principalement issues de l'opposition du régime. On cite, entre autres, Herivelona Ramanantsoa, un ancien ministre de Didier Ratsiraka. « Pour prévenir toutes crises pré ou post-électorales, je prône un climat d'Entente nationale avant toutes les échéances électorales à venir », écrit cet ancien exilé politique sur la page du réseau social.

Partage de sièges

Les partisans de Hery Rajaonarimampianina sont également de la partie. Beboarimisa Ralava, ancien ministre de l'Environnement et qui vit actuellement en exil en France, soutient l'initiative « ApoGeniies », qui entend mettre en place une « transition » avant les élections. Pourtant, il affirme que « les divers régimes de transition qui se sont succédé n'ont servi qu'à préparer à des partages d'intérêts et de sièges entre forces vives, bien plus que pour l'intérêt de la Nation ». « Osons innover en génie » dixit, quant à elle, Brigitte Rasamoelina, ancienne sénatrice et soutien de Hery Rajaonarimampianina, qui s'affiche en « leader » du mouvement « ApoGeniies ». Le parti MFM de Olivier Rakotovazaha est également dans la bande. Selon un communiqué publié le 03 juin dernier, ce parti propose de « mettre en place un gouvernement avec plein pouvoir pour organiser des élections ».

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Violation de la Constitution

Deux députées figurent également sur cette liste qui circule depuis quelque temps. Il s'agit de Hanitra Razafimanantsoa, députée du Tiako i Madagasikara, élue dans le deuxième arrondissement de la Capitale. Elle est aussi présentée comme parmi les « leaders » de ce mouvement qui veut mettre en place un gouvernement transitoire. Selon une publication sur la nouvelle page Facebook du mouvement, cette avocate est convaincue que « les violations répétées de la Constitution et des lois en vigueur par les dirigeants créent des tensions politiques maintes fois dénoncées mais jamais corrigées ». Pourtant, cette initiative de Hanitra Razafimanantsoa est loin de faire l'unanimité au sein de son parti. « Elle ne représente pas le parti TIM », nous glisse une source au sein de cette formation. Et pour cause. Cette députée du Tiako i Madagasikara n'est plus en odeur de sainteté au sein de sa famille politique depuis quelques années.

Crises

Hanitra Razafimanantsoa aurait voulu avoir le leadership au sein de son parti, en briguant le poste d'opposant au sein du bureau permanent de l'Assemblée nationale, mais s'est vue refuser une telle prétention par ses collègues. Depuis 2021, elle a donc pris ses distances vis-à-vis du parti et sèche les réunions du bureau politique du TIM. Lors du congrès national du parti, le samedi 1er juillet dernier, son absence est remarquée à Tanjombato. Les bruits ont commencé à circuler sur le fait que Hanitra Razafimanantsoa aurait même voulu quitter la barque. Au sein de l'alliance « ApoGeniies », elle est accompagnée par la députée de Vangaindrano, Eléonore Johasy. Cette Secrétaire générale du parti Tsara Tahafina, dirigé par Auguste Paraina, est motivée à mettre en place une « Transition » parce que « Madagascar a connu de multiples crises politiques qui n'ont pas permis de construire les bases d'un décollage économique ni une structure sociale solide, apte à prendre en charge les populations vulnérables », lit-on sur la page Facebook du mouvement.

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