Sénégal: Autorisation de l'administration du Dmpa-sc par les pharmaciens - L'Ong ACDEV porte le plaidoyer

L'objectif du Sénégal en planification familiale est d'atteindre 46% en 2027. Aujourd'hui, le pays est à 26%. Pour booster la pratique et enrôler plus de femmes, l'Ong Action développement (ACDEV) porte le plaidoyer pour l'autorisation de l'acte médical aux pharmaciens, dans le cadre de l'introduction de la conception DMPA-SC, connu sous le nom de dépôt.

Le Sénégal a encore du chemin à faire dans la planification familiale. Le taux de prévalence étant toujours faible, il est de l'ordre de 26%, les acteurs ainsi que l'Etat se sont engagés à aller au-delà de 46% à l'horizon 2027. Dans cette dynamique, des obstacles ont été identifiés et des solutions sur lesquels ils doivent s'appuyer dégagées, pour faire booster la planification familiale.

Pour l'Ong Action développement (ACDEV), le plaidoyer est porté sur l'utilisation du DMPA-SC, plus connu par les femmes sous le nom de dépôt. Un produit contraceptif innovant, qui existe en mode injection cutanée, vendu dans les pharmacies privés mais aussi dans les structures sanitaires du public.

Toutefois, il faut faire remarquer que dans la profession de pharmacie, le pharmacien n'a pas le droit de poser des actes médicaux dont des consultations ou faire des injections. Une disposition qui entre dans le cadre de leur Code de déontologie de la pratique de pharmacie qui date de 1981.

Dans le cadre de son plaidoyer, l'Ong ACDEV travaille pour amener le ministère de la Santé et de l'Action sociale à autoriser l'administration du DMPA-SC dans les pharmacies privées, mais aussi à permettre à ces agents de pouvoir initier les usagers à l'auto-injection. Et dans cette dynamique, l'Ong ACDEV a renseigné avoir travaillé avec toutes les parties prenantes dont les organisations des pharmaciens et les démembrements du ministère de la Santé et de l'Action sociale en charge de la réglementation et de l'organisation de la profession pharmaceutique.

«Nous avons pensé que ce serait intéressant d'associer toutes les forces vives de la nation qui s'activent sur les questions de santé et de promotion de la santé pour les populations. Les associations de pharmaciens ont tous adhéré à l'idée et ont décidé de faire partis du comité. Aujourd'hui, le bocage principal réside autour de la réglementation qui interdit aux pharmaciens de poser des actes médicaux», a annoncé Momar Talla Seck, chargé de plaidoyer à l'ONG ACDEV, par ailleurs, membre de l'équipe de gestion du projet pour l'expansion du DMPA-SC au niveau des pharmacies privées du Sénégal.

Et d'ajouter : «c'est normal de procéder ainsi. Pour le cas spécifique de ce produit, il est possible de faire une petite révision réglementaire. On ne peut pas comprendre qu'on puisse autoriser des agents de santé communautaire à de telles pratiques et le refuser à des pharmaciens qui ont été formés en soins infirmiers en quatrième année».

Pour Mohamed Ka, juriste à ACDEV, certes, il y a une loi relative aux médicaments qui a été révisée au mois de juin dernier, mais elle ne prend pas en compte leur préoccupation à savoir permettre aux pharmaciens de poser certains actes médicaux. «Cette loi est générique, en ce sens qu'elle ne prévoit que les grandes lignes. Il reste donc une solution pour réussir ce projet, c'est de réviser l'article 72 de ce Code de déontologie qui interdit des pratiques telles que l'injection du DMPA-SC dans les pharmacies privées», a-t-il fait savoir.

Rappelons que cette séance d'échange s'est déroulée avec l'Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD). Un moment d'intenses échanges, jeudi, saisi par le président de l'AJSPD, Alassane Cissé, pour avancer : «il s'agira de mener le plaidoyer auprès des autorités pour que cette possibilité, en ce qui concerne la planification familiale, ne pose pas problème. On sait déjà que la pratique existe au niveau des agents de santé communautaire, ça ne devrait pas poser problème au niveau des pharmaciens qui ont déjà une pratique médicale».

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