Ile Maurice: Conférence de presse - Questions parlementaires festival de la censure

Plusieurs questions des députés travaillistes ont été censurées. C'est ce que les membres du parti ont affirmé en conférence de presse hier, vendredi 7 juillet. Arvin Boolell a rappelé que sa question sur la Special Striking Team était passée à la trappe alors qu'Osman Mahomed et Farhad Aumeer ont vu leurs questions, pour la prochaine séance, être rejetées.

Deux questions d'Osman Mahomed ont été rejetées. «Auparavant, il y avait une discussion entre le clerk et le député et on trouvait un moyen d'ajuster les questions. Désormais, on apprend le rejet par mail», a-t-il fustigé. La première question portait sur les services des avocats pro bono retenus par le commissaire de police lorsque l'ASP Ashik Jagai était invité à une émission sur Top FM. Osman Mahomed a affirmé qu'il s'agissait d'une question de bonne gouvernance dans l'intérêt public et non une remise en question d'une décision administrative.

Dans la foulée, il a estimé que cette décision va à l'encontre d'une section de la Prevention of Corruption Act qui dit «Any public official who solicits (...) obtains a gratification for himself or for any other person from a person whom he knows to be interested in or related to the person so concerned shall commit an offence (...)». Par ailleurs, le Dr Farhad Aumeer est lui aussi revenu sur une de ses questions censurées. La question portait sur les raisons qui ont poussé Anil Kumar Dip à retenir les services d'avocats du privé. Encore une fois, la question a été rejetée. Pour rappel, une question de Patrick Assirvaden sur le même sujet a aussi été rejetée.

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L'autre question d'Osman Mahomed concernait les ambassadeurs qui ont été rappelés depuis 2000. Il voulait savoir combien d'ambassadeurs ont été rappelés ou ont fait face à des poursuites judiciaires pour des relations tendues avec le personnel, pour trafic humain, délits sexuels ou faute grave. La raison évoquée est l'immunité diplomatique, et le député balaie cette excuse. Il a rappelé qu'en 2017, Maya Hanoomanjee avait autorisé une question sur un ambassadeur. Après avoir rappelé que Navin Ramgoolam et Arvin Boolell avaient déjà rappelé des ambassadeurs, il a fait ressortir que le speaker lui-même fait partie de cette liste et avait été forcé à rentrer au pays par Paul Bérenger lorsqu'il était Premier ministre. Les deux députés indiquent que les questions seront soumises à nouveau et qu'ils considéreront d'autres démarches si leurs interrogations ne sont toujours pas acceptées. Le Dr Farhad Aumeer a aussi parlé du climat de frayeur dans le pays, le gouvernement, à travers les réponses parlementaires, a le devoir de rassurer la population.

Quant à Stéphanie Anquetil, elle a parlé de la situation des enfants à Maurice. Selon elle, les cas de maltraitance augmentent. La situation est tellement grave que même la presse étrangère en a parlé cette semaine. Stéphanie Anquetil a rappelé que dans les années 1990, Sheila Bappoo avait mis en place des unités de ChildWatch dans plusieurs régions. «On sait que le bureau de l'Ombudsperson for Children a un réseau qui lui permet d'agir vite. Mais au ministère, ils ont quoi ? Il faut une politique de proximité», a-t-elle dit, rappelant que dans le cas de la fillette de 7 ans, c'est la vidéo postée sur les réseaux qui l'a sauvée, sinon le ministère n'aurait jamais rien su. «Il faut revoir complètement le fonctionnement de la Child Development Unit. C'est une unité obsolète», a-elle affirmé.

Le chef de file du Ptr au Parlement, Arvin Boolell, a, lui, parlé d'un jugement du Privy Council tombé cette semaine. Il a parlé d'une «claque au système judiciaire» car la Cour suprême avait autorisé le maintien du secret bancaire dans une affaire de fraude. Le jugement a été renversé par le conseil privé du roi. «Désormais, nous attendons une réaction de la Banque de Maurice dans cette affaire», a-t-il dit.

«Persécution»

Lors de la conférence de presse, le Dr Farhad Aumeer a avancé qu'un de ses sympathisants de sa circonscription, a été contacté par la police cette semaine pour qu'il se rende en cour. Cela concerne une affaire qui remonte à 2016. Sur place, il n'a eu aucune explication et il a simplement été informé qu'il sera de nouveau contacté. La semaine dernière, lors de la conférence de presse de Rezistans ek Alternativ, Ashok Subron avait évoqué un cas similaire. Deux membres du parti avaient eu un appel de la police pour une affaire qui remonte à 2012 pour se rendre en cour le lendemain et sur place, toujours aucune information. Le député et le syndicaliste ont tous deux parlé de persécution contre les opposants du régime.

Opposition: les trois leaders se sont rencontrés hier

Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger se sont rencontrés hier à Riverwalk à la résidence du leader rouge. On a pu voir Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger quittant son domicile. Or, aucune déclaration n'a été faite à la presse par aucun des trois leaders. Selon nos informations, la discussion était axée principalement sur le document que le commissaire électoral leur avait fait parvenir, il y a trois semaines.

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